Comme il va de soi... la descente de l'Albacin est beaucoup plus rapide que sa montée ! Mais à peine arrivée au Rio Duro que c'est déjà la montée qui s'annonce ! Et quelle montée ! Les sultans, il la faisait à dos de beaux étalons ! Moi, je me fais figure de Don Quichotte sur ses deux vieilles jambes de monture ! Et en plus, je me sens bien lourde de tout ce que j'ai pu goûter sur l'Albacin ! Zou ! On se motive !

 

Passée la Puerta del sol, monumentalement Espagnole, on entre dans une forêt qui chante ! J'ai jamais entendu autant d'oiseaux dans une aussi grande ville ! Mais même si la montée se fait à l'ombre, elle est pratiquement à la verticale ! Encore une fois, j'aurais du monter... en bus, tè ! 

Tout en haut de cette grimpette éprouvante c'est une encore monumentale fontaine, bien stylée art façon Reyes Espagnols... et je me dis que Ferdinand et Isabelle, après la Reconquista se sont donnés beaucoup de mal pour effacer les traces musulmanes sur leurs terres retrouvées...

Je m'accorde une petite halte afin de rafraîchir la bête et je me fais alpaguer par une gitane avec un brin de thym ! Qu'es aco !? Elle parle pas le français, elle parle pas l'anglais et c'est en espagnol qu'elle me raconte qu'en me délestant d'un petit euro, j'aurais la félicité pour toute ma vie ! Enfin, c'est ce que je crois avoir compris ! Zou ! La félicité, ça se discute pas ! L'euro vite mis en poche elle me trempe le thym dans la fontaine et j'ai droit à un petit coup de goupillon sur la tête comme en Indo ! Quand elle demande d'où que je viens et que je lui réponds, des Saintes Maries de la mer, autre pays des gitans, j'ai droit à trois autres coups de goupillon ! Trop bon ! Je suis félicitée à vie que je me pense en rigolant !

Le bonheur sur moi, je me reprends ma grimpette pour arriver enfin devant la monumentale porte de l'Alhambra mais cette fois-ci, arabo andalouse ! MA GNI FI QUE !

Quand on a la traverse, c'est comme si on remontait le temps...

On arrive sur une immense place où trône l'Alcazaba, forteresse à deux tours que je me visiterai plus tard... Il est déjà 14h et le Palais Nasride m'attend. Pas de queue, presque personne, j'ai bien choisi mon heure, je vais pouvoir me régaler sans la foule agglutinée que j'ai aperçu ce matin !

 

Contrairement à ce qu'on pense, l'Alhambra n'est pas un palais, c'est une ville entière où vivait la monarchie musulmane en terre Ibérique. A l'intérieur de l'Alhambra, le bijou du lieu était le palais du sultan et ses jardins... Au centre de l'éperon rocheux, il dominait l'ensemble. Comme pour les tombeaux Saadiens de Marakech, l'entrée ne paye pas de mine.

 

Mais la petite porte passée et c'est l'enchantement qui commence... Stucks, mosaiques et mozarabes, galeries et salles décorées d'azuleros, fontaines, bassins, bains, fenêtres ouvragées.... Pas besoin de vous dire que la Mistouline, elle est partie loin mais alors très loin de notre XXIème siècle et s'imagine sans problème, la douce vie de ces gens-là en ce temps-là...

 

 

Mais tous les plaisirs ont une fin... et malheureusement pour le commun des mortels, peu de choses se visitent et je reste sur ma faim, comme toujours ! Mais les sultans avaient prévu le coup ! Après le Palais, viennent les jardins et je peux vous dire qu'en ce printemps presque été, c'est un véritable paradis olfactif ! Assise près des bassins, je me régale les yeux après m'être régalée du petit ventre !

Et puis, comme les sultans aiment à doubler les plaisirs, ils se sont fait construire un palais d'été que je m'empresse d'aller visiter, bien bien loin du premier palais ! Ce coup-ci, ça ne monte pas mais je peux vous dire que j'ai quand même les pieds qui fument ! Zou ! Direction El Generalife. On y accède par des jardins et encore des jardins, ponctués de fontaines qui chantent où viennent s'abreuver tous les oiseaux du coin.

 

A l'intérieur, pas grand chose à visiter, un immense bassin, des colonnades... mais une vue superbe sur l'autre Palais, plus sévère et plus imposant.

 

 

Mais, il me faut faire chemin arrière sans trop m'attarder car l'heure tourne et il me reste tant à visiter ! Je n'aurais jamais du réserver le Flamenco pour ce soir ! Je vais être sur les rotules que c'est rrrien de le dire ! Zou ! Direction le Palais de Carlos, autre roi Espagnol d'après la Reconquête... J'imagine qu'il doit être monumental pour en imposer à toute cette architecture musulmane sublime que les Princes Andalus ont laisser derrière eux en 1492... Et je suis pas déçue du voyage ! Bababaou ! Carlos, il a fait son maximum pour faire oublier le palais Nasride à tous les prochains visiteurs des lieux !!!

 

Adieu la légèreté mauresque !!! On est dans du bloc de chez bloc, des tonnes et des tonnes de pierres bosselées parent tout le bâtiment extérieur ! Et l'intérieur est une immense cour ronde à colonnades, digne d'une arène !

 

Entre vous et moi... je me préfère de loin, l'ambiance et l'architecture musulmane ! Je me carapate donc très vite pour retrouver mes sultans ou plutôt mes sultanes ! Tout derrière ce monstrueux bâtiment, presque cachés, se trouvent les bains des femmes... Enfin, façon de parler parce qu'à cette époque hommes et femmes avaient plaisirs à se retrouver dans ces étuves propices aux jeux de l'amour ! On a du mal à s'imaginer ça aujourd'hui quand on voit ce que les hommes on fait de l'Islam et de la femme en ce XXI siècle... Qué misère !

Comme prévu, je termine ma découverte de ce lieu dont j'ai tant rêvé pendant des années, par l'Alcazaba. L'ensemble n'est pas bien intéressant mais la vue est époustouflante sur toute la ville ! Des montagnes enneigées, aux quartiers blancx de l'Albacin et du Sacromonte jusqu'à la Cathédrale, toute l'histoire de Grenade se retrouve au pied de ces deux tours magistrales.

Cinq heures que je vadrouille en ces murs et j'y resterais bien encore des heures... mais en voyant ma cathédrale tout en bas, je me dis qu'il me faut prendre un bus pour arriver très vite à mon hostal, me prendre une douche et me faire un peu belle pour rencontrer Los Gitanos d'ici sur le Sacromonte. Zou ! J'attaque la descente mais cette fois-ci, motorisée !

 

J'arrive crevée et comme une figue sèche, mais y'a des journées... qu'elles sont trop belles et qu'on ne voudrait jamais voir se terminer !

 

 

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