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    Quand c’est la fin… c’est la fin…

    Elles m’avaient pourtant bien accompagnée

    sur les routes et les chemins, d’ici ou d’ailleurs…

    Douces et tendres juste ce qu’il fallait

    pour porter mes pas vers ces petites émotions photographiques

    qui me mettent le bati-bati au petit cœur…

     

    Je me souviens… de nos premiers contacts,

    pas toujours faciles quand on se connaît pas bien encore…

    J’avais dû leur mettre des pansements de partout

    qui forcément s’envolaient sous le Mistralou

     

    Je me souviens… comme elles avaient apprécié

    l’asphalte bien propret de la Suisse… ;

    comme elles avaient sué et presque fondu

    dans les ruelles de La Médina de Marrakech… ;

    comme elles avaient aimé d’amour

    les sables de l’Indonésie, les rues pavées d’offrandes d’Ubud… ;

     

    On se connaissait si bien qu’on ne pouvait plus sortir

    l’une sans les autres dès que le soleil

    commençait à pointer son petit bout de nez

    après les longs hivers et printemps de nos régions…

     

    Aux premiers signes de la maladie…

    j’ai pas voulu y croire, me résigner… Non ! C’était pas possible !

    Alors, je les ai soignées à la one again

    L’an dernier, je leur ai même trouvé

    le meilleur médecin sur un marché de Bali.

    En deux temps, trois mouvements,

    il me les avait remises d’équerre,

    toutes ragaillardies d’une jeunesse retrouvée…

    C’était trop beau de les voir sautiller à nouveau…

     

    Mais les pluies du Sri Lanka

    ont précipité la d’abord petite rechute…

    celle qu’on soigne tant bien que mal,

    sans voir l’issue fatale inévitable…

     

    Toujours optimiste, j’ai pas voulu voir…

    toujours à les entraîner plus loin… et plus loin encore…

    A Bangkok, ce fut le coup de grâce, de l’eau jusqu’aux chevilles,

    les noyades répétées… forcément, elles ne tenaient plus qu’à un fil !

     

    Braves petites, jusqu’à Nice, elles ont tenu bon,

    me tenant faiblement mes petons

    Mais, rentrées à l'oustaou, elles ont poussé leur dernier soupir

    que j'ai accompagné comme elles m'avaient accompagnée...

    Aujourd'hui, je les regarde avec presque la larme à l'oeil...

    Mes fidèles ont définitivement rendu l’âme…

     

    Paix à leur âme !

     

     Mes tatanes fétiches,

    celles qui depuis six ans accompagnent tous mes étés,

    ne peuvent plus être réparées…

    J’en ai le cœur tout fendu

     

    Mais c’est qu’une paire de chanclettes !

    Me répète le Mistoulin…

    Voui, mais c’était MES meilleures amies de vadrouilles…

     

    Adieu les collègues… je ne vous oublierai pas…

    Paix à votre âme !

     

    Mistouline

    PS : On jette toujours nos vieilles choses sans un petit mot pour leurs loyaux services… Moi, mes tatanes, elles valaient bien une petite bafouille, na ! 

     


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