A 22h hier soir, extinction des feux dans cette auberge de jeunesse bien tranquille. C'est bien la première fois que j'en fréquente une aussi calme le soir ! L'Australie et ses règles, ont parfois du bon !  La seule à veiller tard, c'était moi ! Avec leur chasse aux sorcières ou chasse aux fumeurs, je n'ai même pas pu m'installer dans le patio pour travailler, non seulement il n'y a aucune prise électrique mais en plus, ici, ils considèrent la cigarette électronique comme une cigarette normale ! C'est comme ça, depuis notre arrivée et tous ces interdits me rendent folle ! Du coup, je travaille à l'abris des regards dans notre chambre, avec la lampe frontale en mode veilleuse fumant ma cig'électrique avec l'angoisse que le détecteur de fumée ne se mette pas en branle ! La franche vérité, c'est la première fois que j'ai autant de peine à écrire mes bafouilles ! Entre ça et l'Internet qui marche un coup sur deux... c'est pas galette ! Heureusement, depuis qu'on est sur la Côte Est, nos deux téléphones ont de la 4G avec un réseau normal. C'est toujours ça de pris sur mon infortune à travailler dans de bonnes conditions quand l'internet des lieux qu'on occupe est trop faiblard.

Avec ce silence et la bonne literie de la chambre, on a enfin tous les deux, passé une excellente nuit. A 7h, nous allons déjeuner dans la cuisine au milieu de gens qui ne se disent même pas bonjour... Les voyageurs par ici sont très peu communicatifs... On remarque, amusés, que nous ne sommes pas les seuls à n'avoir plus 20 ans, deux mamies de 65 ans et plus sont déjà en train de prendre leur breakfast. Les voyageurs d'antan ont tous pris de la bouteille et les auberges de jeunesse sont de plus en plus fréquentées par des vieux que nous sommes devenus ! 

Mais même si je conseille cette auberge, nous avons hâte de la quitter et de quitter cette ville. Non seulement on n'a pas trop apprécié y passer du temps et en plus, ll nous reste 275km à parcourir avant d'arriver à Airlie Beach. Si la route est la même qu'hier et nous n'en doutons pas, nous allons encore mettre énormément de temps à les faire... Marc a déjà chargé Pépette, on est prêt à quitter les lieux. Le ciel est bleu, les cacatoès croassent au-dessus de nos têtes, la journée s'annonce belle et chaude.

Mais avant de quitter Townsville, nous passons parce ce qu'ils nomment "The Castle"... Plutôt qu'un château, on pense que c'est un point de vue sur la ville. On y accède en montant tout en haut d'un espèce de pain de sucre qui domine la ville. On peut soit y monter en voiture, soit à pied. Pour nous, ce sera en voiture, nous n'avons pas trop le temps de nous éterniser ici.

Effectivement il n'y a pas l'ombre d'un château tout là-haut mais des passerelles et de nombreux points de vues superbes sur cette ville qui ne nous a fait aucun effet hier... Un petit parking termine la montée, on se gare et on va admirer le lookout qui est vraiment à couper le souffle sur des kilomètres.

D'un côté nous avons cette Cordillère de 2400 kilomètres que nous n'avons pas quittée depuis Cairns, au milieu une plaine immense que se partagent pâturages et cannes à sucre puis la Mer de Corail et toutes les îles qui bordent la Côte, en particulier la plus grande, Magnetic Island. C'est vraiment très beau en ce petit matin.

Je ne connais pas l'altitude mais nous sommes vraiment très haut et les maisons nous semblent minuscules vues d'ici.

De ce promontoire, nous avons une vue d'ensemble sur la ville qui commence par une immense zone commerciale, puis son centre ville désert en bord de mer, sa plage déserte et ses trois ports : celui de plaisance, celui de commerce et celui industriel qui n'ont pas plus l'air d'être animés...

Une si grande ville pour si peu de monde... ça nous laisse perplexe... mais peut-être qu'en haute saison, pendant leur été à eux, y'a-t-il plus de monde... Nous ne saurons probablement jamais et nous quittons les lieux sans garder de Townsville, un souvenir bien mémorable.

Quand on redescend vers la ville pour reprendre notre longue route vers le Sud, il est 8h30 et nous n'y trouvons pas plus de gens qu'hier à 15h ou 21h !

Et puis nous retrouvons notre longue route rectiligne pas toujours en très bon état, avec toujours une seule voie, nos gros trucks, nos champs immenses de cannes à sucre, notre sugar cane train qu'on n'a jamais quitté depuis Cairns, les mêmes sucreries qui fument dans toute la plaine... sans oublier tous ces pauvres wallabies écrasés sur la route...

Après une centaine de kilomètres, nous passons par tous les paysages ! Une sorte de steppe puis une sorte de Camargue, puis une zone sèche puis une zone très humide avec de nombreux cours d'eau et d'immenses plantations de manguiers... La route est beaucoup moins ennuyeuse qu'hier mais c'est encore très longuet... surtout qu'en plus de nombreux travaux sont effectués sur la route ce qui nous oblige à nous arrêter à des feux de chantier qui durent souvent dix minutes... Et vous n'allez pas le croire mais ils ne sont pas automatiques ! Ce sont des gens qui sont plantés en bord de route et qui décident quand passer le feu au vert en appuyant sur une une espèce de console manuelle... Pas très modernes ces Australiens !

En 200 kilomètres nous ne traverserons qu'un hameau 

et la petite ville de Ayr...

entre les deux, il ne faut pas avoir soif, faim ou une envie de faire pipi, c'est moi qui vous le dis !

Quand nous quittons enfin cette route sans fin, nous montons sur un plateau qui nous fait un peu penser à la Suisse... Des montagnes toutes vertes, de drôles de sapins, des vaches mais sans le papier alu dans lequel on emballe le chocolat ! On a du mal à croire que la mer n'est plus qu'à 25 kilomètres...

Et pourtant si. Nous apercevons enfin la mer, les îles et les bateaux... Comme il est 13h et que le check-out n'est qu'à 14h, on a un peu peur d'être refoulé de notre camping qui se trouve un peu à l'extérieur d'Airlie beach.

On décide de quand même tenter le coup, les aubergistes ne sont surement pas tous rigides, par ici... On croise les doigts que non !

J'ai un peu peur de ce que nous allons trouver... J'ai tellement chercher longtemps les hébergements les moins chers pendant des semaines cet hiver que j'ai toujours l'angoisse qui me prend au ventre quand on arrive... L'accueil est fait par une vieille dame... pas très dynamique... qui me tend les clés et qui me montre notre bungalow sur un plan... Le lieu est aussi grand que les campings que nous avons fréquentés avec Chouchou Van.

Mais quand nous découvrons notre nouveau chez nous pour 4 nuits, nous sommes assez contents. Surtout Marc qui, même s'il a très bien dormi dans notre auberge de jeunesse, n'apprécie pas trop de partager salle de bains et toilettes !

Après une bonne douche qui nous remet bien d'équerre, Marc expérimente le lit et moi, je commence à réfléchir à comment tirer les fils dehors pour m'installer dans mon nouveau bureau.

J'ai sorti le sarong, il fait 27°C et m'en vais découvrir les lieux. L'endroit n'est pas bien plein et c'est très bien ! Juste à côté de notre bungalow, il y a une laverie, des tables à repasser et même un sèche linge. Et pas très loin non plus, une cuisine simple mais qui nous suffira à préparer notre petit déjeuner maison et même à faire des grillades ! Le paradis. Il y a aussi une piscine mais si elle est aussi froide que toutes celles que nous avons croisées jusqu'à présent, je ne vais même pas la visiter.

Et puis nous devons descendre en ville. On a prévu d'aller visiter les îles des Whitsundays dans les deux jours qui viennent et je n'ai rien pu réserver de France. Il faut donc s'en occuper maintenant. J'ai un peu peur que tout soit complet comme à Jim Jim Falls...

Il est déjà 16h30 quand nous y descendons et on découvre une superbe petite ville balnéaire animée ! ça nous change grave de Townsville ! Mais on n'a pas trop le temps de s'éterniser. Zou ! Direction une agence de backpackers, en espérant trouver des excursions à pas trop chères...

Mais ça démarre plutôt mal... Ce que nous voulions voir est complet jusqu'au 31 Juillet... Devant notre mine désespérée, une dame très sympa nous propose d'autres choses, passe du temps avec nous et surtout nous laisse le temps de réfléchir.  Comme les Whitsundays forment un parc national, on ne peut s'y rendre par nos propres moyens, on est obligé de passer par une agence, ce qui donne des prix exorbitants... C'est Marc qui tranche. On opte pour la moins pire des solutions. 

L'excursion de demain réservée, on peut relâcher la pression. Un cidre, une bonne bière et la pression sous la pression redescend que c'est trop bon !

Zou ! Je vous laisse ! Demain, on se lève encore assez tôt, pour une mer que j'espère bleue, calme, et des îles à faire rêver... du moins je l'espère ! En attendant, je vais aller reposer mes petits yeux. Des bises à tous.