Aujourd'hui est un jour tout spécial. Je voulais faire un cadeau d'Amour à mon homme pendant ce voyage et c'est le Jour J. J'en ai rêvé toute la nuit pourtant douce et profonde mais dès le petit matin, toujours réveillée par le vol bruyant de nos collègues les cacatoès, je suis excitée comme une puce ! Je veux tellement que ce soit parfait que je m'angoisse toute seule. Est-ce-que ce sera aussi bien que je l'ai lu sur le net !? Pourvu que ce ne soit pas un truc où on reste sur sa faim, ou pire, décevant au possible... Pourvu que ça lui plaise...

Bien entendu c'était trop difficile de lui cacher la chose... alors il est au courant, il sait où on va et comme d'habitude, autant je ne tiens plus en place, autant il est d'un calme Olympien ! Qu'est-ce-qu'il peut m'énerver parfois avec son flegme presque Britannique ! Tout le contraire de moi qui exulte de tout... et trop... 

Un bus vient nous chercher devant notre camping, c'est parfait et On time. On nous passe une vidéo pendant tout le trajet. Ils adorent ça ici, ça leur fait gagner du temps sur tout et le temps c'est de l'argent en Australie plus qu'ailleurs faut-il en croire ce qu'on en a vu. Je me dis que j'ai eu raison de ne pas lui cacher notre destination, la vidéo m'aurait gâché toute surprise !

Pendant les 30 minutes de route, je n'arrive à me concentrer sur rien... de plus en plus excitée et mon homme de plus en plus calme, of course ! On retrouve la même route qui nous a mené à Airlie Beach, cette immense plaine que se partagent prairies et champs de cannes à sucre.

Mais les 30 minutes sont longuettes pour moi... Je trépigne trop d'impatience... à m'imaginer la chose plutôt que de la vivre...

Et puis nous y sommes. Aérodrome de Proserpine (Je sais, c'est un nom bizarre pour une ville mais c'est bien son nom). Le bruit des moteurs sur la piste donne déjà le sourire à Marc, ça lui rappelle certainement de très bons souvenirs quand il était prof de sauts en parachute à l'armée... Nous sommes à peine 12, l'avion est comme je l'espérais, l'organisation est parfaite et le pilote très sympathique.

Il nous explique que nous aurons tous un hublot, que le vol dure une heure et qu'on va en prendre plein les mirettes ! J'espère qu'il dit vrai... J'ai encore quelques petites appréhensions qui planent dans ma tête... On n'a pas toujours été très satisfaits des annonces Australiennes... Ils sont très forts en marketing... Mais je reste optimiste, Ganeshou veille sur nous.

Chaque passager a effectivement un hublot et nous sommes très confortablement installés bien qu'un petit peu gènés avec un gilet de sauvetage accroché à la taille... Surtout moi, qui m’emmêle les pinceaux avec tous mes appareils en bandoulières. En fait, je suis de plus en plus excitée, pire qu'une puce ! Marc affiche ce petit rictus qui me fait craquer... il est heureux. Pourvu qu'il ne soit pas déçu... !

Et c'est enfin le décollage... On quitte la piste en douceur et le spectacle commence... On survole cette grande et interminable route qui nous a mené jusqu'à Airlie Beach... Entre cultures et marais... On prend vraiment conscience de l'ensemble des choses que nous avons visualisé au sol, c'est comme un puzzle qui se formerait sous nos yeux, c'est magique ! Je ne sais pas si Marc apprécie mais moi, je suis au septième ciel... Je ne sens même plus cette satanée climatisation qui m'emboucane toujours !

On passe au-dessus de ces forêts d’eucalyptus dans lesquelles on a si souvent crapahuté... On reconnait le relief des lieux visités, même notre Mont Rooper d'hier !

Mais je recommence à m'angoisser lorsque nous passons au-dessus de quelques nuages... Et si la météo nous faisait des siennes au moment crucial !? Bababaou, ça, ce serait une catastrophe !

Mais j'oublie très vite mes peurs, le spectacle est de plus en plus grandiose quand nous approchons de la mer... Nous allons bientôt quitter le continent...

Vous commencez certainement tous à vous douter de notre destination, pas vrai ? Moi, j'avoue que plus on vole plus je suis obligée de me pincer pour réaliser que je ne rêve plus ! Mais je ne peux en fait pas réellement me pincer parce que tous mes appareils sont en mode surchauffe et que je n'ai que deux mains ! 

On commence à survoler quelques îles de cet immense archipel que sont les Whitsundays.  On reconnait certaines, vues avant hier lors de notre sortie en mer et puis on en découvre de nouvelles... Toutes plus belles les unes que les autres ! Qué misère que ces eaux si belles soient si dangereuses pour l'Homme...

Les coraux doivent être subliment autour de ces nombreux îlots totalement inhabités...

Lorsque nous approchons de Whithaven, cette plage de sable de silice pur où j'ai débarqué en doudoune, nous comprenons le pourquoi du comment de ses magnifiques dégradés de bleus...

Ils sont dus à cette gigantesque rivière qui se jette dans la mer... jouant à marée basse et haute... Dame Nature est sublimissime !

On reste sans voix, même moi, tant c'est à couper le souffle... Et puis on s'éloigne des Whitsundays, on prend le large, toujours plus loin, en scrutant la mer à la recherche des ombres de baleines... Mais comme Sœur Anne, nous ne voyons rien venir... On ne peut pas tout avoir, pas vrai !?

Et puis soudain, Elle est là ! Toutes les onomatopées sortent de toutes les bouches.. Whaou, Whou, Ho, Oh... et puis c'est le silence, parce que devant tant de beautés, on se tait !

Je regarde mon Homme... je sais qu'il est heureux même s'il n'est sorti aucune onomatopée de sa bouche... Il est concentré et si je ne vois pas ses yeux, je sais qu'ils brillent... tout comme les miens.

La Grand Barrière de Corail est à nos pieds et il n'y a pas un endroit où on pose les yeux qui ne soit pas magique...

Quand le pilote annonce mon cadeau d'Amour à cet Homme qui partage ma Vie, j'ai le cœur qui bat...

Je sais, je sais ! Je suis une grande romantique... Mais je ne pouvais pas venir ici et ne pas lui offrir ce joli petit cœur posé sur l'eau... Je me l'aime fort cet Homme qui parfois me rend chèvre par ses carrés qui s'opposent à mes ronds 

Le pilote repasse une deuxième fois au-dessus de ce pourquoi nous sommes venus mais finalement TOUT ici mérite un vol amoureux... Et puis nous regagnons la terre, par une autre voie des airs tout aussi jolie que la première.

Le continent est de nouveau au-dessous de nous, nous reconnaissons Airlie Beach, son port et son lagon, la plaine et ses vaches minuscules, Proserpine et sa sucrerie,... une heure dans ce genre de petit engin passe beaucoup trop vite !

L'atterrissage est aussi doux que le décollage mais on est toujours un peu dans les nuages... Dur dur de retrouver le plancher des vaches...

Le trajet retour vers la ville passe lui aussi très vite tant nous sommes encore dans cet avion à nous repasser en mémoire toutes ces belles images que nous avons stockées dans nos mémoires respectives...

Comme l'après-midi est déjà bien commencé, je laisse Marc au bord du grand lagon sous les cocotiers. Pour moi, il fait bon mais pas assez pour me baigner alors je consacre ces quelques dernières heures à Airlie Beach pour du shopping et de la balade dans cette ville que nous n'avons finalement pas vraiment visitée.

Je fais toutes les boutiques de la Main Street mais comme il fallait s'y attendre tout est très cher... J'abandonne l'idée de faire des emplettes et retourne vers la plage par un sentier de traverse. Et là, c'est Ganeshou qui doit encore guider mes pas car je vois une enseigne "Rien au-dessus de 22$" ! Whaou ! Tout à fait mon style de magasin vu que 22$ font 13€ ! Zou ! J'entre et je trouve tout de joli, ce qui est rare. J'en ressors avec un petit ensemble que j'ai hâte de montrer à Marc... Il va encore me dire que c'est rien que du chiffon mais j'aime bien l’embêter avec mes chiffons !  Je pars le retrouver en passant par la mer que je préfère de loin à ce fameux lagon même si on ne peut s'y baigner.

Je retrouve comme toujours, en grand effort de bronzette, bien content d'avoir échappé à une séance shopping qu'il déteste comme tous les hommes ou presque !

Mes chiffons ne lui déplaisent pas trop ! Pour une fois ! Et nous partons boire une verre, assoiffés que nous sommes après la bronzette et le frotte par terre. On s'installe à la terrasse du Great Northern, un pub qui a l'air sympathique. On découvre qu'ils font tous les soirs une formule à 17 dollars, plat plus boisson et 20% de moins si on dîne entre 17h et 18h !

Zou ! C'est décidé, comme on n'a encore rien mangé à midi, on va venir là ce soir, ça nous fera faire quelques économies  On file se doucher et on revient aussi sec. On est affamé ! 

On choisit deux assiettes simples, fish & chips pour Marc, Calamari pour moi. Comme toujours ici, on passe commande, on paye et puis on vient nous servir. Sauf qu'ici, on ne vient pas nous servir ! On nous donne avec notre ticket de caisse, une sorte de boitier... qui se met à vibrer et à flasher quand les plats sont prêts ! Du coup, c'est nous qui allons chercher nos plats. Efficace et sans service ! Ils sont ingénieux ces Australiens, vous ne trouvez pas !? 

Voilà une journée qui se termine comme elle a commencé... et qu'on ne voudrait jamais voir se finir... Une journée d'Amour parce que l'Amour c'est ce qu'il y a de plus beau dans la Vie. Pas vrai ?

Zou ! Je vous laisse parce que demain va être une journée beaucoup longuette... On remonte vers le Nord avec 5 heures de route qui vont pas être galette... Bises à tous.