Nuit pas bien, nuit froide et nuit à mal digérer ce peuchère de kangourou qui a terminé en brochettes... ça nous apprendra à manger de si jolies bébêtes !

Marc est toujours plus vite et mieux réveillé que moi le matin et il est déjà parti nettoyer Chouchou pendant que je traîne dans le bloc des sanitaires à faire ma toilette et laver ma petite culotte. Chez les femmes, il règne un silence mortel. A croire qu'on est toutes, le matin, à deux de tension... ça me rassure un peu sur mon état général et mon état habituel. C'est Marc qui n'est pas normal à déjà cogiter des trucs et des machins avant même d'avoir avalé son thé et son peuchère de morceau de pain ! Moi, si j'ai pas mon heure de réveil devant mes plusieurs tasses de café, mon jus d'orange et mes tartines, c'est pas la peine de me parler... je comprends nibe de nibe !

Et le voilà qui m'explique que je peux pas continuer comme ça à pas pouvoir me connecter, qu'il faut qu'on aille acheter un truc, qui va et que je pourrai... Bref, j'ai pas tout compris mais on part dans un magasin à Katherine.

 

On gare Chouchou Van et nous voilà à arpenter les trottoirs de cette ville étrange, toute rectiligne comme les routes d'ici.

 

On trouve assez facilement un magasin de téléphonie. Il est plein d'aborigènes... Je ne sais pas ce qu'ils font de tous ces téléphones mais ils en achètent par paquet de deux ou trois... Quand tu sais qu'on change de réseau toutes les deux minutes dans ce pays, tu te demandes ce qu'ils font avec ! Sans compter que ça coûte un bras...

On trouve ce qu'on aurait du acheter dès le départ, c'est à dire la clé Telstra wifi... mais elle est chère. Marc alpague un vendeur et me fait traduire tout un charabia de réseau pas réseau que j'en perds mes pinceaux (je suis toujours pas réveillée) et on en arrive à la super promotion du jour, un forfait, une nouvelle carte sur mon téléphone, plus rien à voir avec la clé wifi. De ce côté là (et de plein d'autres), j'ai un homme en or ! Avec lui, il faut que les choses marchent et il trouve toujours la solution pour que cela soit.

 

Me voilà donc à présent, avec une 4G sur mon téléphone avec l'opérateur Telstra et Marc avec un forfait 4G chez le concurrent. Ainsi, selon lui, parce que je suis toujours pas réveillée et que de toutes les manières je ne capte rien de tous ces trucs et ces machins, nous aurons toujours du réseau puisque les deux se partagent le territoire ! Je me l'aime cet homme ! 

 

Le problème internet étant résolu ('faut-il encore vérifier s'il fonctionne), on lit sur une pancarte que c'est jour de marché à Katherine. Comme nous avons un jour à perdre ici, on se dit que ce serait une bonne idée de voir à quoi ressemble les marchés d'ici.

 

Plutôt qu'un marché, on se croirait dans une espèce de kermesse, brocante, salon, primeur... un mélange de tout qui fait très bon enfant. Les gens ne nous calculent pas, on sent qu'ils sont entre eux, ça doit pas être facile de s'installer dans le coin en tant qu'estranger...

 

Mais Marc est content ! Tout lui plait ici ! Son côté bourru qu'il a parfois doit avoir retrouvé ses congénères... je sais pas... L'Australie lui fait un effet bœuf ! Il se voit déjà fermier dans le coin avec des buffles et des chevaux... Voui... Voui...

 

Ici l'eau est très importante... 'Faut dire qu'ils ont une saison des pluies assez costaud et qu'ils sont entourés de rivières, de Billabongs, d'étangs, ... Ils ont d'ailleurs une devise "Eat, Drink and Fish"... c'est un peu trop limité comme activité pour moi... mais mon Homme a le sourire alors je vais pas le contrarier !  

 

Non seulement il trouve tout beau mais aussi tout bon ! Je dis rien mais son ice-coffee, c'est de l'eau ! Quand je pense qu'il ne boit plus de café parce qu'on a acheté du nescafé et qu'il boit ce jus de chaussette glacé... il est d'une mauvaise foi déconcertante ! Si, si ! 

 

Mais il est heureux alors je le suis aussi ! Il est tellement heureux qu'il ne rechigne même pas à aller voir un centre culturel aborigène ! Whaou ! D'habitude, 'faut que je le traîne pour voir une exposition... 

 

Et nous voilà à longer la High Way sur un bon petit kilomètre sous une cagne pas possible. On re-croise ces longs convois de buffles qui vont on ne sait où...  On se retrouve en dehors de la ville en quelques minutes à peine tant la ville est minuscule. Quand je pense qu'on la décrit comme la plus grande ville entre Darwin et Alice Spring... la High Way doit être d'une monotonie à mourir...

 

Le centre culturel décrit comme le plus grand centre de la ville est tout aussi minuscule et bien entendu pas l'ombre d'un aborigène autour... Ils sont tous en ville à acheter des téléphones, c'est pas possible autrement !

 

L'expo est... comment dirais-je... très contemporaine... Tout ce que déteste mon Homme mais comme il est heureux tout passe crème aujourd'hui ! 'Va falloir que j'en profite pour lui vendre un truc qu'il n'aime pas faire, c'est mon jour ! 

 

Et puis on arrive à voir enfin quelque chose de vraiment aborigène... ce sont de vieilles photos... C'est mieux que rien.

 

On les voit dans les années 1970, il n'y a pas de légende, on ne comprend pas très bien qui sont ces gens photographiés... Ils ont l'air d'encore croire en quelque chose...

 

Il y a de l'espoir dans les regards et il y a des sourires... Malheureusement, nous n'en avons croisés aucun depuis notre arrivée dans le Northern territory... Que s'est-t-il passé en 50 ans !?... certainement rien... d'où cette indifférence à nous et tout ce que nous représentons... Je ne sais pas... Je vais lire et me documenter pour essayer de comprendre ce qui m'interpelle...

On ressort de ce centre un peu décontenancé... et on retrouve la ville et la statue d'un pionnier... Marc s'imagine très bien dans le personnage, il ne lui manque que le chapeau et le cheval ! S'il me sera facile de lui trouver le premier, je ne crois pas qu'on pourra ramener la monture !

Rentrés au camping, les busards tournent autour de Chouchou Van... on se demande bien pourquoi... Notre emplacement a été tout chamboulé. Nos tables et nos chaises ont été pliées et posées contre un arbre. 

 

Ma petite culotte qui séchait au soleil a disparu... Je suis furieuse, c'est quand même pas les busards qui me l'ont volée !? Je fais tous le camping, je regarde sous toutes les caravanes, sous toutes les remorques... mais pas de culotte en vue ! Je suis écœurée, je n'en ai porté que trois et celle-là était ma préférée !  Je suis écœurée mais Marc est tout content, j'ai la 4G dans le camping ! 

 

Voui ! J'ai la 4G dans le camping mais on m'a volé ma culotte !

'Faut de dessous, je passe mon après-midi à essayer de rattraper mon retard sur le site et les photos mais j'ai bien du mal... 4 jours de photos, c'est énorme surtout que j'en fait des centaines par jour... Quand la fatigue commence à me gagner, on décide de se rendre aux eaux thermales de Katherine afin de bien terminer cette journée. Elles sont juste à côté de notre camping, on y va à pied.

On ne s'attend pas à grand chose mais nous sommes agréablement surpris ! Ce sont vraiment des eaux chaudes qui sortent de terre formant comme un cours d'eau le long d'une berge aménagée. Il y a de nombreux bassins et de nombreux accès. 

 

ça fait trop du bien à toutes les courbatures que nous avons et on s'y prélasse pratiquement jusqu'au coucher du soleil. 

 

Sur le chemin du retour, on croise tout un troupeau de wallabies. Ils sortent vraiment quand le soleil se couche, c'est vraiment beau de les voir sauter tout autour de nous.

Et juste à la sortie des bains, nous tombons à nouveau sur les fameux panneaux ! 

 

Oups ! Nous ne l'avions pas vu à l'aller ! Mais comment c'est possible !? Comment les gens vont-ils se baigner dans des endroits à risque de crocos avec leurs enfants !? On va finir par croire que c'est du pipo et qu'il n'y a pas de crocodiles en saison sèche ! 

Quand nous retrouvons Chouchou van, c'est la nuit noire. Marc part vite nous faire griller deux saucisses qui sentent bien meilleur que nos brochettes au kangourou et devinez qui nous a regardé tout du long de la grillade !?

 

Toute la petite famille de Chouettes Crapaud qui n'a pas arrêté de nous faire des sourires

à tomber dans la gueule d'un croco !

 

Bababou ! Je vous dis pas la poussière qu'on a mangée cette nuit ! On s'est douché hier soir comme des rois dans ce camping perdu au milieu de rien mais Chouchou Van a tellement mangé de poussière qu'il y en a partout à l'intérieur jusque dans les draps ! Et pire encore, pendant notre Vanachée sauvage, on a perdu plus de la moitié de notre carburant jaune... le Pastaga ! La bouteille a basculé, mal fermée elle a goûté tout du long de la piste et s'est mélangée à nos 12 œufs devenus une méga future omelette anisée !

On décide de secouer nos draps et couettes, de donner un coup vite-fait dedans avant de reprendre la piste et de le nettoyer à fond dès qu'on arrivera à Katherine, notre prochaine étape, quitte même à le karchériser dans un genre d’Éléphant bleu ou peut-être de Kangourou bleu, plus local ! 

 

Il est encore de bonne heure mais on a tellement bien dormi dans ce camping de vrais campeurs qui se couchent très tôt qu'on est fin prêt pour refaire en sens inverse nos 37 kilomètres de piste. Zou ! Oh les cœurs, ça va encore pas être galette...

On passe faire un dernier coucou à notre superbe vasque que les araignées ont bien ornée pendant la nuit, se remémorant les instants magiques passés hier soir tout au-dessus de sa falaise.

 

 

Et puis on embarque, fermeture des placards, des portes et des fenêtres, climatisation en route, c'est parti pour un petit 15km/h sur une piste in... ter... mi... na... ble !

 

 

Mais, je ne sais pas si c'est parce que nous connaissons déjà toutes les difficultés du parcours, nous traversons ce désert sans fin avec beaucoup plus de facilité et moins d'angoisse.

 

Quand nous retrouvons la route goudronnée, nous savons que c'est notre dernière piste jusqu'à notre retour sur Darwin. On a bien aimé... à refaire mais cette fois-ci, avec un 4X4 !  

Pour la première fois depuis notre arrivée sur le sol Australien, nous observons des nuages et nous avons surtout du vent... Il fait soudain plus frais. Je sais, je sais, je suis frileuse mais passer de 30°C à 20°C, pour moi, c'est le grand frisson !

 

Notre descente vers Katherine city est longue... très longue... avec un paysage des plus monotones et pas l'ombre d'un animal en vue... Alors quand on voit le panneau, Pine Creek 2 kilomètres, on n'hésite pas une seconde, on va faire un petit break dans ce bourg que le Lonely Planet nous annonce comme plein d'un charme désuet...

 

De nombreux panneaux décrivent la petite ville comme très animée... Ces panneaux se trouvent plantés sur le bord des grandes routes, histoire d’appâter le routier ou le conducteur afin qu'il quitte la High Way. Un prochain festival, un musée du train, une ancienne mine, un Resort et même un petit café ! Whaou ! On va retrouver la Civilisation qu'on se dit avec Humour.

 

Mais, tour de roue après tour de roue... force est de constater qu'on est dans un trou perdu ! Ici, c'est vraiment le Far West Australien ! A l'entrée de la ville, on devine la présence de grands ranches au bout de pistes interminables... Du bétail, des chevaux, du foin... et surement de la Country Music le soir au coin du feu... Enfin, ça, c'est moi, qui l'invente ! Mais je ne dois pas être très loin de la réalité !

Quant à la ville... c'est une grande rue... une éolienne... une église indiquée qu'on ne trouve d'ailleurs pas, un troquet fermé, un camping qu'on se demande ce que les gens viennent faire ici et surtout un Musée du train et de la mine qui a l'air ouvert... Je dis bien "qui a l'air"... parce que pour l'instant, il a l'air de rien du tout ! La ville est vide, pas un chat, il est midi, nous sommes vendredi... A part deux électriciens, on ne voit personne... Ville fantôme que Pine Creek !

 

Comme le fameux musée possède un parking sous les arbres, on s'y installe pour déjeuner de notre omelette anisée. Sous nos arbres, ça braille que c'est rien de le dire... Nous sommes en effet, sous un arbre à chauve-souris. Ce sont bien les seuls habitants de ce désert... urbain...

 

Repus et reposés, Marc, toujours très intéressé par les vieilles mécaniques, se dirige vers les locomotives qu'on aperçoit à quelques mètres de Chouchou van. Et moi, je me fais alpaguer direct par le gardien qui sort de nulle part et qui me demande 2$ pour la visite. Il est un peu bourru mais très gentil... Quand je vous dis qu'on est ici dans le Far West, c'est la vérité, on est dans le brut de décoffrage à fond les manettes !

 

La dîme payée, je rejoins Marc déjà sur la loco en train de s'imaginer tchoutchoutant sur les grandes plaines australiennes... Ah les Hommes ! On leur donne une machine et ils nous refont le monde ! 

 

Les wagons sont vraiment tout confort ! Il y avait même des toilettes ! Heureusement pour les Mesdames car les trajets devaient être aussi longuets que nos pistes d'hier...

 

Marc part très loin dans la rêverie d'un temps ou on prenait son temps... et je n'ai guère de peine à le rejoindre, surtout que d'habitude c'est plutôt mon truc de partir en délire ! 

Mais la rêverie s'arrête bien vite car il n'y a que deux wagons à visiter... Mais mon Homme ne s'arrête pas en chemin, d'autres vieilles machines pointent au loin : des roues, des manettes, des essieux, ... Pas trop ma tasse de thé mais comme il n'y a pas franchement de quoi faire du shopping à Pine Creek, je le suis sur des chemins d'histoire encore plein de poussière...

 

Plus on lit les petits panneaux explicatifs plus on comprend que Pine Creek a été mais n'est plus ! Une ruée vers l'or a eu lieu ici. Des milliers de personnes y sont venus chercher l'Eldorado, laissant derrière elles, une mine aujourd'hui inondée pour cause de sécurité et toutes ces machines qui se meurent doucement...

Mouai Mouai... Si Marc s'extasie, moi, cette ville me donnerait plutôt le frisson...

 

En quittant Pine Creek pour rejoindre la High Way, on croise de nombreux camions, de deux ou trois remorques, remplis de buffles... Où vont-ils ainsi... ? On ne sait pas mais ces bêtes nous font bien de la peine à nous regarder de leurs grands yeux tristes...

Et puis la route devient comme une autoroute. Elle se divise formant deux voies de chaque côté. La limitation étant à 130km/h, Marc passe à la vitesse supérieure et tant mieux, ces routes rectilignes et monotones m'endorment.

 

Mais malheureusement ce ne sont que de petits tronçons qui permettent de doubler ces monstres de camions qui n'en finissent pas tellement ils sont longs.

 

Quand on arrive enfin à Katherine, on en a plein les bottes, il nous tarde de nous installer quelque part ! Comme toutes les villes ici, nous observons une grand'Rue avec toutes sortes de commerces et de banques puis dans les rues transversales, des Motels. Katherine est une ville... mais la franche vérité, je ne lui trouve aucun charme. Tout est trop rangé, rectiligne, trop propret, trop, trop... Mon Homme adore... je déteste. On doit s'y emmerder comme c'est rien de le dire !

Nous retrouvons des groupes d'aborigènes, installés sur les pelouses, en groupes désœuvrés... Ce pays a vraiment un énorme problème avec un pan de son histoire... Les Australiens peuvent être propres dans leur ville, leur courte Histoire sent bien mauvais.

Nous trouvons facilement le Visitor Center, vu qu'on fait très vite le tour de la ville ! On s'y gare et on va se renseigner sur un camping avec électricité pour nourrir Chouchou Van et surtout de quoi occuper notre journée de demain. Cette étape n'était pas prévue dans notre itinéraire initial. Coinda et les cascades fermées nous ont fait changer nos plans. L'accueil dans cet office de tourisme est minimaliste. On nous donne des papiers et débrouillez-vous ! Ok, man ! On va se débrouiller ! Le côté bourru australien... m'énerve un tantinet quand je suis fatiguée.

 

Le premier camping de la liste ne nous convient pas du tout... en bord de la High Way... On n'est pas venu en Australie pour se retrouver en bord d'autoroute ! On poursuit notre chemain mais en sortant totalement de la ville. On passe une jolie rivière, tout aussi fréquentée par les crocos que les autres traversées jusqu'ici et on trouve notre bonheur au Camping Holiday Park.

 

On passe à la réception, 49$... soit 30€ pour un emplacement, c'est pas donné mais il y a de la place. La nana de l'accueil est tout aussi déplaisante que le bourru du Visitor Center... décidément le côté Far West, très peu pour moi !

 

Mais on fait avec, on paye, on sourit, on prend notre emplacement imposé et on tourne. ça leur plait les cercles, ici !  On est en plein soleil mais on va aussi faire avec ! De toutes les manières, on n'a pas trop le choix. Tout ce qu'on veut c'est s'installer, faire les courses et se reposer de cette longue route. Nos chaises sorties, Marc constate qu'il n'a plus de réseau sur son téléphone... Nous sommes pourtant dans une grande ville... c'est incompréhensible...  puis on comprend très vite en voyant les cabines téléphoniques du camping que nous avons un problème. Toutes fonctionnent sur le réseau Telstra... et Marc a un forfait avec Opus, le concurrent. Moi, qui avais prévu de rattraper mon retard sur mon site pendant ces deux jours dans une grande ville, c'est râpé ! Décidément ce pays a un fonctionnement vraiment bizarre avec sa couverture Internet... 

Un peu déçus, mais en voyage on ne peut pas tout prévoir, on s'en va remplir un peu le frigo. Ici pas de magasin Coles mais un Woolworths à la place... Les prix sont un peu plus chers et il y a moins de choix... On prend des brochettes de kangourou, histoire de voir quel goût ça peut avoir même si ça nous fend un peu le cœur quelque part... et on file vite vers la sortie. Je crois qu'aujourd'hui, on en a plein les baskets.

 

Rentrés au camping, je me lance dans la salade et Marc, le barbecue. Mais il revient vite me chercher me demandant de prendre mon appareil photos. 

Tout au-dessus du BBQ se trouvent trois chouettes crapaud, c'est du moins comme ça qu'on nous les présente.

 

On reste un bon moment à les regarder tout en faisant cuire nos brochettes... Trop jolies ! C'est leur coin et il parait qu'elles sont là tous les soirs depuis des années... Je n'en ai jamais vues de pareilles !

 

Elles nous regardent impassibles, ne bronchant pas d'une plume ! Mais nous devons les quitter pour cause de brochettes qui refroidissent de trop...

Alors que vous dire des brochettes de kangourous... ? Et bien, on n'aime pas du tout, du tout ! Plus jamais nous n'en achèterons et plus jamais nous n'en mangerons...  Je sens qu'elles vont me rester sur l'estomac toute la nuit...

Levés aux aurores, nous quittons avec joie ce lieu bien trop animé pour nous. On retrouve notre route rectiligne et déserte pour une cinquantaine de kilomètres. On a décidé hier soir de nous arrêter à Maguk avant Gunlom qui était prévu dans notre itinéraire. On va expérimenter nos premières pistes de latérite, cette terre rouge si caractéristique d'ici.

 

Il est dit sur les infos du parc que la piste pour Maguk n'est à faire qu'en 4x4 et que celle de Gunlom serait une autoroute pour Chouchou van... On verra bien ! Tout ce que l'on désire pour l'instant, c'est nous éloigner de la foule.

Quand on arrive en début de piste, on nous annonce clairement la couleur... 

 

Pendant quelques secondes, on s'interroge... On y va, on y va pas ? On demande conseil à un australien arrêté en bord de piste. Selon lui, on peut le faire, il n'y a qu'un petit passage délicat d'une rivière à sec... Zou Maï ! Si les Australiens le font, pourquoi pas nous !? 

Mon homme est d'un calme Olympien, très sur de lui. J'adore quand il est comme ça, ça m'enlève le stress. On a pris toutes les assurances possibles et imaginables pour Chouchou Van mais nous ne sommes pas autorisés à prendre plus de 10 kilomètres de piste... Celle-ci en fait justement dix...

Les premiers kilomètres sont impressionnants. Tout vibre à l'intérieur du van... ça fait un boucan du diable... et puis, on s'habitue. Effectivement, notre collègue australien a raison. La piste est vraiment galette, on roule avec une petite moyenne de 40km/h. On s'arrête devant des termitières encore plus grandes que celles déjà vues mais nous ne croisons aucun animal...

Au niveau du passage délicat de la rivière à sec, Marc opte pour une conduite très prudente et même si Chouchou van fait de drôles de bruits... tout passe crème ! 

 

Les passages de sable nous font beaucoup plus peur... Nous n'avons aucune cale pour s'en sortir si jamais on s'ensablait...

Et puis les dix kilomètres avalés, la piste s'arrête brutalement. Nous sommes arrivés devant le départ de la rando qui mène jusqu'à une cascade où la baignade est autorisée.

 

On enfile nos maillots, on embarque nos serviettes, et zou, pour une petite heure de marche... dans le sable et la rocaille.

On ne risque pas de se perdre, le chemin est bien balisé et nous ne sommes pas les seuls à vouloir faire trempette, quelques groupes de personnes sont déjà devant nous. Il fait très chaud et on en rêve tous ! Après 15 petites minutes de marche, on commence à longer un joli bras de rivière... et à retrouver les fameux panneaux qui mettent Marc en ébullition ! 

 

 

Il accélère le pas et part en éclaireur tandis que je continue de chercher la petite fleur plutôt que le croco...

 

Mais je me fais vite sermonner ! L'appel de l'eau et la crainte du croco sont là, alors je reprends le rythme à Marco entre rochers et traversée de bras d'eau.

 

Et puis on commence à entendre le bruit d'une chute d'eau. De grands bassins s'offrent à la baignade mais curieusement personne ne se baigne à cet endroit.

 

Marc scrute l'eau, aucun croco... mais il est plus prudent de faire comme les locaux et de pousser plus loin pour la baignade.

 

Après avoir passé plusieurs bassins vide de monde, on commence à entendre des cris... des ploufs... nous ne serons pas seuls mais nous pourrons nous baigner c'est certain, qu'on se dit en accélérant le pas jusqu'à l'apercevoir... Un havre de frais dans un écrin ! La cascade est trop belle même si elle est moins impressionnante que sur les photos que j'avais vues en saison des pluies...

 

On aperçoit tout au-dessus de la chute, de nombreuses personnes. Deux accès sont possibles, nous avons choisi celui-du bas, en se disant que nous aurions plus de chance de nous baigner en eau profonde. Nous avons eu raison, tout en haut, il n'y a que de petites vasques, ici on peut plonger dans une eau sombre qui annonce profondeur et grand frisson...

 

Il n'en faut pas plus à mon homme pour s'y mettre et pour que je le rejoigne ! L'eau est délicieuse et pas du tout froide ! Incroyable ! Plus chaude que l'eau des piscines du coin qui sont toutes bâchées... 

 

Nous restons une petite heure à savourer ce plaisir incommensurable d'une eau qu'on sent, sauvage... Et, malgré le monde, l'endroit reste paisible...

Mais nous devons rebrousser chemin. Si nous voulons atteindre Gunlom avant la nuit, il est temps de partir. 37 kilomètres de piste même façon autoroute... 'va falloir quand même les faire et, à petits tours de roues... Sur le chemin qui nous ramène à Chouchou Van, nous croisons notre premier minuscule lézard... On pensait en voir beaucoup ici mais en fait, ils nous sont invisibles... peut être sortent-ils à la nuit...

De retour au van, une pause déjeuner s'impose après cette baignade rafraîchissante. Et puis, il nous faut prendre des forces car nous devons reprendre nos dix kilomètres de piste en sens inverse. Au bout de quelques minutes de tape-cul, nous sommes doublés à la vitesse de l'éclair par deux camping cars complètement fadas ! Si nous sommes très prudents, certains touristes le sont beaucoup moins ! Ils n'ont vraiment pas peur de casser quelque chose... 

 

Je vous dis pas la joie de retrouver une route bitumée après une piste ! On a l'impression d'avoir conduit pendant des heures avec un bruit de moteur dans la tête et de retrouver le silence... On commence à bravement se dire que 37 kilomètres, même en version autoroute, vont être pénibles surtout en fin de journée puisqu'il nous reste encore 40 kilomètres de route normale à faire avant d'atteindre le début de la fameuse très longue piste. 

 

Quand on y arrive enfin... on aperçoit nos deux camping-cars fadas qui nous ont doublé dans un nuage de poussière à Maguk... Ils font demi-tour, ce n'est pas bon signe ! Malgré les "Open" écrits de partout, on sait déjà que cette piste là, n'est pas du tout une autoroute... On ressort nos cartes, on re-vérifie... Elle est effectivement indiquée comme bien plus facile que la piste de Maguk... Alors que faire !? Il est déjà 15h... On ne sait pas combien de temps il va nous falloir pour avaler ces 37 kilomètres... et il n'y a aucun camping à par celui en bout de piste à des centaines de kilomètres à la ronde... Aucune solution de replis... Alors on se regarde et Marc attaque le premier coup de roue.

 

A peine les premiers cent mètres effectués, nous savons que nous ne pourrons jamais faire du 40km/h mais seulement du 15km/h ! On n'est pas rendu ! Tout tremble dans le van que ça fait trop peur ! Des sortes de vagues dures comme de la pierre ont été formées par le vent sur la piste. On est secoué comme des pruniers et Chouchou van peine d'une force que c'est rien de le dire. Nous ne prononçons plus un mot, je ne chante plus mais prie Ganeshou qu'il nous garde sous sa protection...

Pendant les dix premiers kilomètres la piste reste presque en quatre voies... puis elle se réduit considérablement. Nous sommes doublés à vive allure par de nombreux 4X4 qui doivent se penser qu'on est de grands aventuriers ou bien de grands fadas... J'avoue qu'on ne se pose plus aucune question sur ce que l'on est en train de faire, toute notre concentration est focalisée sur la piste. A droite, cailloux, à gauche, sable, à droite, branches, au centre, crevasse... Le mal au dos, le mal aux nerfs qui ne doivent pas lâcher, on ne voit pas le bout de ces 37 kilomètres de chevauchée sauvage... ou plutôt Vanachée sauvage ! 

Et puis, chose incroyable, la piste redevient goudronnée à quelques mètres d'un camping posé au milieu de nulle part ! Chouchou Van est dans un état lamentable ! Les roues sont rouge sang et je vous parle même pas de l'intérieur, la poussière s'est engouffrée partout... Il faudra penser à bien le nettoyer avant de le rendre... Dans l'état où il est, on ne pourra pas nier que nous avons fait de la piste !

Ici, il n'y a pas d'électricité, pas de réseau mais seulement l'essentiel, un bloc sanitaire avec de l'eau chaude ! 10$ par personne, c'est beaucoup beaucoup moins cher que nos campings avec piscine gelée ! Et ici, c'est vraiment le bout du monde... comme on aime ! 

Après ces heures interminables à se manger de la poussière, Marc n'a qu'une envie se tremper quelque part. On sort nos tables et nos chaises et on laisse tout pour partir à la découverte du lieu. Un petit sentier mène au pied de la falaise, on y court ! ça fait trop du bien de retrouver la marche après toutes ces heures, cloués sur nos fauteuils secoués.

 

Malheureusement pour nous la cascade n'est plus... Seul un filet d'eau coule du haut de la falaise... La vasque d'eau est magnifique mais Marc n'a qu'une idée en tête, grimper ! Alors nous grimpons... On n'arrête pas un Homme qui n'a pas eu sa dose de crocos et d'eau ! C'est bien connu !

Je peine un peu derrière mais je vais à mon rythme... J'ai depuis quelques jours, une barre lancinante en-dessous de la poitrine qui me coupe la respiration... C'est fort de café tout de même ! Je ne fume plus que trois cigarettes par jour et j'ai plus de mal à grimper que quand je fume mon paquet...

Le chemin devient plus accidenté. Quelques personnes redescendent, il est 17h... le soleil va bientôt se coucher. Toutes viennent de prendre le bain et nous, nous avons oublié de mettre nos maillots...

 

Arrivés au sommet, la vue est époustouflante. Nous découvrons tous les kilomètres de piste que nous avons faits. Nous sommes vraiment au milieu de nulle part...

Les premières vasques sont enfin visibles... L'appel de l'eau est le plus fort ! On va se baigner tout habillés, il fait trop bon et on a trop chaud.

C'est surprenant mais l'eau est très chaude ! On peut nager de vasque en vasque jusqu'à la dernière qui est comme un balcon sur la vallée qui commence à dorer sous les derniers rayons du soleil... MA GNI FI QUE !

Même mouillés, nous n'avons pas froid ! Cet endroit est magique ! On décide de s'installer sur le balcon et de dire au revoir à l'astre du jour dans sa dernière course.

Instant magique... Gunlom se mérite et on l'a bravement mérité !

Vous ne croyez pas !? 

 

 

 

 

 

Ce matin, branle-bas de combat. Nous descendons jusqu'à Coinda à 130km environ au Sud de Jabiru. Petit déjeuner expédié, dernier passage aux sanitaires communs pendant que Marc débranche tout ce qui nous relie encore à ce confortable et sympathique camping.

Parés, on largue les amarres après avoir indiqué à Mme GPS la prochaine étape de notre itinéraire.

La route est toujours autant rectiligne... Comme nous n'observons aucun animal, elle devient assez monotone... Notre antenne radio étant toujours aussi cassée, pas de musique dans l’habitacle... Alors je chante ! Tout le répertoire de Michel Legrand y passe... 'Faut dire que c'est longuet 130km d'un paysage identique à chaque coup de roue...

 

Quand nous voyons les panneaux indiquant Jim Jim Falls et Twin Falls, nous savons que nous approchons. Nous venons à Coinda uniquement pour voir ces deux cascades, Jim Jim Fall en particulier, la plus somptueuse avec ses 200 mètres de chute...

 

Coinda n'est en fait qu'un camping-ville. Une station service, une réception, une petite boutique et une immensité d'emplacements de tentes, de caravanes, de camping-cars et même de petits bungalows à louer pour la nuit ou la semaine.

Comme nous avons particulièrement bien roulé, nous sommes un peu en avance... Un peu beaucoup ! Il est 11h30 et on vient de lire que le check-in n'est pas à midi mais à 14h ! Mince alors ! C'est bien tard !?

On se dit qu'on va en profiter pour réserver une journée d'excursion afin de voir nos deux cascades. En effet, la piste qui mène à ces deux merveilles n'est pas accessible en van. Il est bien stipulé que seuls les 4X4 sont autorisés, donc, nous n'avons d'autre possibilité que de partir en groupe. On n'aime pas trop ça, ça coûte un bras 438$ soit 274€ pour la journée mais c'est le prix à payer, tous les tour operators alignent leurs prix...

Mais quand on arrive à la réception c'est la douche froide... Déjà, la nana qui nous accueille n'en a rien à secouer qu'on soit déjà là, 'faut attendre 14h avant de pouvoir s'installer. L'heure c'est l'heure et les règles sont les règles... Le camping est à moitié vide mais il faut suivre les règles. Je déteste la rigidité et là elle est débile ! Ensuite, elle nous annonce que Twin Fall est encore fermée pour cause de présence de crocos... et que toutes les excursions pour Jim Jim sont complètes pour les 5 jours à venir... Whaou ! Là, c'est la méga déception ! Venir jusqu'ici pour ne rien pouvoir voir... On est assommé par la nouvelle et la nana s'en bat les flancs comme de l'an 40 ! Nous avons réservé deux nuits dans ce Coinda Lodge Kakadu camping... Nous n'avons plus aucune raison de rester me dit Marc... et il a raison. Attendre 5 jours ici n'est pas du tout prévu... On reprend nos papiers, on plante la nana peut sympa, une conférence au sommet s'impose avec un excellent café pour recadrer nos idées après ce coup de massue sur la tête ! 4$ le café servi dans du carton, c'est fort de café mais il nous faut bien ça...

Réfléchissons peu mais réfléchissons bien... Nous avons prévu deux nuits à faire du camping plus sauvage après Coinda... on va donc avancer nos plans... Comme il est trop tard pour s'engager vers une descente plus au Sud, on décide de dormir ici cette nuit et de partir demain assez tôt pour Maguk et Gunlom... 

Zou ! C'est réglé ! Si les falls ne nous veulent pas... on n'insiste pas ! En attendant 14h, on va profiter de la piscine. Celle-ci n'est pas bâchée et la température est donc normale, un petit plouf fait beaucoup de bien ! 

 

Nous sommes en face de gigantesques antennes et je me dis que faute de Falls, j'aurai au moins du fort réseau ce soir ! C'est toujours ça de gagner sur les deux nuits en camping sauvage où il est certain que je n'en aurai pas...

A 14h pétantes nous sommes à nouveau à la réception, devant une autre jeune fille tout aussi peu sympathique que la précédente... J'explique nos changements de plans et notre déception qui la laissent de marbre et elle nous rembourse une nuit sur les deux réservées et payées. C'est toujours ça de gagner ! On nous assigne un numéro et nous voilà à chercher notre emplacement dans un camping immense où les places inoccupées sont nombreuses. Il n'y avait vraiment aucune utilité à nous faire poiroter jusqu'à 14 h ! Quelle bande de cougnafiers... Mais le comble du comble c'est quand on constate que malgré toutes les énormes antennes autour de nous... nous n'avons aucun réseau ! Les deux gros opérateurs en Australie sont Telstar et Optus. Marc a un forfait Telstar... nous sommes en zone Optus ! Si à chaque fois qu'on fait 100 kilomètres on change d'opérateur... ça va pas être galette pour me connecter... Mais c'est pas grave... demain on change de crèmerie, ce camping, je le sens pas... Il a comme qui dirait de mauvaises ondes ! Si, si ! 

Devant tant de déconfitures... on ouvre la bouteille de Pastis ! ça remonte toujours le moral et ça accompagne bien notre petit sandwich à la sauce australienne épicée... et puis on se dit qu'on va occuper notre fin d'après-midi du mieux qu'on peut dans un endroit qui n'a pas l'air de nous apprécier beaucoup...

On commence par faire le tour de ce camping qui malgré la présence signalée de crocodiles est installé en bord de rivière... logique Australienne !

 

Mais la balade est courte et il n'y a pas grand chose à voir sur cette berge qui nous est d'ailleurs interdite... Nous décidons alors de sortir du camping et d'aller visiter un centre culturel retraçant l'histoire des aborigènes du coin... On ne s'attend pas à grand chose car depuis que nous sommes ici, les centres culturels aborigènes sont d'une pauvreté déconcertante... Les Australiens se moquent totalement de ce pan d'histoire de leur pays. Ces centres ne sont que de belles vitrines pour touristes... mais faute de mieux, nous nous y rendons. C'est le Warradjan Aboriginal Center. 

Mais à notre grand bonheur nous sommes agréablement surpris. C'est le premier endroit digne d'être appelé "Musée" ! On y apprend des tas de choses sur le quotidien des aborigènes avant la venue de l'Homme blanc, le bâtiment est en cercle et on y reste un bon moment à découvrir des objets dont nous n'aurions jamais deviné l'utilité sans les explications données.

Un petit cinéma passe ensuite un long film sur la région en saison des pluies... On arrive enfin à imaginer l'abondance d'eau qui s'accumule ici rejointe par la mer inexorablement... Et on comprend également comment crocodiles de mer et crocodiles d'eau douce co-habitent ici en telle abondance... Comme tous les musées, le petit shopping center ne manque pas en fin de visite et Marc qui cherche LE chapeau à ramener fait de nombreux essayages. 80$ le capeu... 'faudrait pas se louper ! 

 

Mais malheureusement, il ne se décide pas... Mon Crocodile Dundee doit avoir une idée précise de chapeau en tête car il ne succombe pas à la tentation.

Puis, comme il nous reste encore une petite heure avant que ce soleil d'hiver ne décline rapidement, nous prenons un sentier de randonnée indiquée non loin du centre, le Yellow Water. On ne comprend pas bien le nom du lieu car il n'y a rien de Jaune dans ce royaume du bleu et du vert !

De belles passerelles passent au-dessus des marécages, nous sommes seuls au monde et il y règne un silence simplement interrompu par les chants d'oiseaux et le clapotis d'un superbe pélican qui chasse tranquille sans que notre présence ne le dérange en quoi que ce soit... Nous avions besoin de cet endroit paisible pour bien terminer cette journée si décevante...

Marc, toujours en quête de narines part en éclaireur, je reste à l'arrière avec tout plein d'oiseaux dont je ne connais pas le nom mais que c'est franchement pas important !

 

Lorsqu'il revient sur ses pas c'est pour m'annoncer que les passerelles s'arrêtent à 500 mètres plus loin... l'eau submerge encore la totalité du chemin de randonnée... La saison des pluies cette année a du être bravement conséquente pour que l'eau soit encore si présente en ce mois de Juillet, cœur de la saison sèche... On rebrousse chemin et on croise un monsieur qui porte beau chapeau et surtout belles paires de jumelles ! Il est tout heureux de nous faire part de sa découverte, la présence d'un buffle sauvage ! Nous sommes passés à côté sans le voir ! Ils se confondent vraiment avec le paysage... Trop beau ! 

Nous quittons cette passerelle, heureux comme des minots. Les animaux de ce lieu ont tous rattrapé notre grande déception des cascades... Ganeshou nous a sauvé la mise comme à son habitude ! 

Rentrés au camping, nous remarquons un écran géant près de la piscine... et nous sommes ravis de voir que nous sommes les seuls à ne pas nous agglutiner devant, comme des abeilles sur du miel ! Nous dînons sous la lune et les étoiles dans un silence de roi et de reine comme on aime ! Quand Marc va se coucher, j'allume mon ordi et commence à travailler en mode hors ligne puisque je n'ai pas de réseau. La nuit est extraordinaire même si elle est souvent brisée par des hurlements qui viennent de l'endroit où se trouve l'écran géant... Je percute soudain que tout le camping doit être devant un match de quelque chose... et que l'Australie doit gagner car les hurlements deviennent totalement hystériques !

Et puis le silence revient momentanément comme le calme après la tempête... et c'est le déferlement d'Australiens et d'Australiennes, tous imbibés d'alcool... Je les ai vus dans cette état sur Bali mais en si grand nombre, c'est ma première fois ! Ils défilent tous devant mon bureau dans la nuit... vociférant, rotant, pétant, ayant quelques mots salaces pour certains, ça vole vraiment bas et cette grande concentration de gros cons fait peur à voir ! Je suis obligée de plier bagage car beaucoup sont vraiment lourds...

Bien entendu, les uns rejoignent les autres et pendant bien une heure après match l'ambiance est toujours aussi ancrée dans la beuverie sonore et déplaisante sans aucun égard pour nous, peuchères de non alcoolisés. Heureusement nous quittons les lieux demain... De toutes les façons, je l'avais dit à Marc, en arrivant dans ce camping... "Cet endroit, je le sens pas ! Il est tout plein de mauvaises ondes !" Bien entendu et comme d'habitude, il m'a rétorqué que j'étais une illuminée... N'empêche que l'illuminée... elle avait raison !

 

 

Nuit bien plus chaude que les précédentes. Nos nuits d'hiver nous manqueraient presque ! On a levé notre deuxième couette afin de dormir un peu mieux. Si Marc est toujours aussi vite réveillé dès qu'il pose le pied par terre, j'ai beaucoup plus de mal à émerger ! J'ai comme qui dirait les fils qui résistent à se brancher. Heureusement, comme nous partons toujours avec notre maison sur le dos, pas de risque d'oublier quelque chose ! 

 

Aujourd'hui direction, Nourgandie. On sort de plus en plus vite de notre camping en spirale, comme quoi tout est une question d'habitude d'ailleurs je ne me perds même plus dans la nuit quand je file aux sanitaires ! Si, si, j'ai fait d'énormes progrès.

Une barrière ferme le camping. Pour en sortir, c'est facile, elle se lève toute seule. Pour rentrer, par contre, il nous faut un code. Tous les campings ne fonctionnent pas sur ce principe mais beaucoup.

Nous reprenons la même route qu'hier mais il est beaucoup plus tôt. C'est peut-être pour cette raison que nous avons la chance de voir traverser un Dingo. On savait qu'il y en avait dans le parc mais on ne s'attendait pas du tout à en voir un, peut-être parce qu'ils sont rares... Ils descendent des loups gris domestiqués par l'homme puis retournés à l'état sauvage. Il parait qu'ils n'aboient pas mais éternuent lorsqu'ils se sentent menacés. Le nôtre est incroyablement calme... Nous nous sommes garés sur le bord de route, il stoppe sa course et nous observe avec un regard plein de douceur...

 

Et puis, comme s'il était las de nous observer, il part doucement et s'enfonce dans les hautes herbes sèches. Son poil se confond avec la nature, il s'est évaporé, nous laissant savourer notre petit moment de bonheur...

Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons un wallaby, lui non plus peu farouche. Je cherche toujours des bébés dans les poches de ceux que nous croisons mais cette fois-ci non plus, pas de mini-wallaby !

 

Même si aujourd'hui nous n'approchons pas de gros points d'eau puisque nous partons pour les hauteurs, Marc ralentit toujours lorsque nous en traversons un. Mais les bras de rivières s'asséchant, les crocos vont chercher de l'eau plus loin, je pense que c'est pour cela que nous n'en croisons pas sur les routes. La saison des pluies est terminée depuis longtemps et les crocos sont j'espère dans des eaux plus profondes que les Billabong ! 

 

Le parking du site n'est pas très grand et heureusement pour nous pas très rempli. Nous sommes tout de même un peu imposant comme véhicule et il n'est pas toujours facile de se garer.

Le rocher de Nourlangie est aussi grandiose que celui d'Ubir mais d'une forme bien différente. Un sentier de 12 km permet d'en faire le tour, le Bushwalking.

 

Nous nous contenterons de faire le sentier classique qui fait 1.5km. Nous n'avons pas la condition physique pour autre chose ! Tout comme Ubir, l'accès au site est gratuit.

Quelques explications sont données à l'entrée mais ne vous attendez pas à autre chose que de l'Anglais au grand désespoir de mon homme qui ne parle pas la langue. Le plan se trouve également à l'entrée et on est libre de parcourir le site dans le sens qu'on veut.

Comme les gens sont très disciplinés dans ce pays, tout le monde se dirige vers le point 1 de la visite. Nous choisissons de commencer par la fin espérant être un peu plus seuls. La montée est un peu raide au début mais sur une courte distance.

 

Nous ne regrettons pas notre choix car nous arrivons à un superbe point de vue sur la vallée et sur l'ensemble du site, dans la plus grande solitude.

 

ici, le vent doit parfois bravement souffler car certains rochers semblent avoir été travaillés par lui avec patience... C'est magnifique !

 

Après nous être gorgés de ce sublime panorama nous commençons notre descente vers les différentes cavités où se trouvent les fameuses peintures que nous sommes venus voir. Nourganie est un haut lieu spirituel pour les aborigènes même si ici comme ailleurs sur les sites sacrés, nous n'en croisons pas du tout. 

Nous pénétrons entre les rochers et de superbes passerelles nous guident vers les parois. C'est une promenade très agréable car la chaleur commence à poindre et nous recherchons l'ombre.

Ici, nous découvrons des figures bien différentes d'Ubirr, moins de poissons et plus de scènes humaines. On y raconte les légendes du temps du rêve, ne me demandez pas à quoi ça correspond, j'ai pas tout compris... Mais globalement c'est une sorte de genèse de la Terre et des êtres. Il y a des esprits et l'esprit des premiers ancêtres qui sont représentés ici. Et tout commence par une cassure des règles d'un clan, une histoire d'inceste entre un frère et une sœur... Un peu le genre, jardin d'Eden et pomme d’Ève... 

 

La façon dont se voit les Aborigènes est déconcertante... Ici aussi, on dirait des sortes d'insectes à antennes...

 

 

Même Marc qui n'est pas très féru des Hommes et de leurs croyances trouvent quelque attrait à toutes ces représentations. Les kangourous ou wallabies y sont particulièrement beaux.

 

Nous passons ainsi de bloc en bloc rocheux. Certains gardent encore des traces d'occupation humaine avec des ronds au sol qui permettaient de faire du feux à l'aide de bâton. C'est émouvant de voir comment on pouvait vivre il y a 20 000 ans...

Et nous terminons notre visite par la dernière galerie ou la première pour ceux qui ont commencé dans le bon sens. Celle-ci est vraiment très très belle. Les hommes représentés affichent de longs membres musclés, souvent quatre doigts et ils ont tous de belles coiffes. On dirait une scène de danse ou de transe...

 

Et pour une fois, nous voyons des femmes ! Certaines ont des enfants en très bas âge car leurs seins sont lourds et plein de lait. D'autres attendent, sexe ouvert, la semence du mâle... Enfin, je suppose car les explications ne sont pas très claires ! Les panneaux explicatifs sont tous au soleil et on arrive difficilement à déchiffrer les écrits... Heureusement, j'ai beaucoup d'imagination ! 

 

Notre visite terminée, nous regagnons la sortie sans voir grand monde. Je conseille vraiment de faire la visite en sens inverse, c'est top !  

Comme Chouchou van est à présent à l'ombre, on se pite un petit bout sur le site avec pour compagnie, tout au-dessus de nos têtes, un beau cacatoès noir qui attend le petit bout de pain que nous ne tarderons pas à lui donner ! Il y en a des blancs mais c'est la première fois qu'on en observe un noir d'aussi près. Ils ont lorsqu'ils volent une superbe queue rouge.

 

Repus de notre frugal repas, nous reprenons la route et presque à l'entrée de Jabiru, sur le bord de route nos regards sont attirés par une forme qu'on n'aime guère... C'est celle d'un serpent et il est énorme ! Comme il a l'air mort... (on se le souhaite), on veut le voir de plus près. Marc gare Chouchou et nous voilà, moi avec mon appareil photos et lui, balai en main, histoire de bien vérifier qu'il est bel et bien passé dans l'au-delà ! 

 

Pas de doute, mon expert en crocos, déclare l'animal, sans vie. Il est déjà rigide et a du se faire écraser ce matin par un véhicule. Il n'est finalement pas si grand que ça et ressemble assez à un bébé python...

 

Quoi qu'il en soit, nous n'aimerions pas le rencontrer vivant... il est petit mais impressionnant tout de même ! Et puis, est-ce vraiment un python !? Moi, je suis pas experte en ce genre d'animal à sang froid... Beurk ! En tous les cas, on ne les voit pas mais ils sont bien là, tout autour de nous et ça, ça fait froid dans le dos... 

Quand on arrive au camping, Marc peut à présent se brancher à l'eau avec notre adaptateur tout neuf. Nous avons pris notre rythme de croisière. Chouchou van n'a plus aucun secret pour nous et j'avoue qu'on commence à prendre goût à cette vie d'itinérant. Pour l'instant, nous tombons toujours sur des campings où les gens se respectent. 

 

Comme il n'y a aucune vie nocturne par ici, c'est l'extinction des feux vers 22 heures... Je suis la seule à veiller tard et à me balader vers les sanitaires sur le coup des minuits, heure à laquelle je termine normalement ma bafouille du soir...

Mini-ordi ne voudra plus jamais travailler ailleurs que sur cette table... C'est certain, il va me faire une brave dépression quand il va rentrer dans sa boite à notre retour !