• Corfou - Ce qu'on a détesté - Les différences sociales

     

    Quand on voyage en solo, c'est à dire sans passer par une agence, juste avec un vol sec, un logement loué à l'habitant et qu'on va et vient où l'on veut dans un pays, on découvre, à mon sens, beaucoup plus de choses que ce que les guides veulent bien montrer aux visiteurs. J'aime à découvrir les divers endroits que nous offre notre sublime planète afin de vivre tous ces lieux par la Cuisine, par les vins, la Musique et celle des langues mais surtout en côtoyant les populations dans leur quotidien.

    Que dire des Corfiotes... ? Les rencontres n'ont pas été faciles... On a très vite noté deux sortes de population. Celle habituée aux touristes et qui en profite lucrativement et puis celle qui subit. La première, c'est celle qu'on trouve à Kerkyra le week-end attablée sous les arcades du Liston... Il est difficile d'entamer une conversation avec eux tant ils mettent de distance entre eux et nous... sauf s'ils ont quelque chose à vendre bien entendu.

    Cette population existe de partout, elle est plus ou moins sympathique selon les endroits mais elle est toujours compensée par une population plus populaire, plus vraie, plus authentique et souvent, bien que plus pauvre, plus généreuse en échanges. Cela n'a pas été le cas sur Corfou...

     

                  

    Les peuchères sur qui ne retombent aucune manne touristique sont pauvres et aigris. Dans les villages traversés, les hommes aux allures patibulaires n'étaient guère avenants avec nous. Les femmes nous ignoraient carrément. Dans les rues de Kerkyra, de vieilles personnes semblaient passer comme des ombres tristes au milieu de l'agitation joyeuse de la capitale mais à qui sait observer... on ne voit plus qu'elles... Elles marchent d'un pas lent, les épaules baissées, portant toujours de petits sacs à provisions discrets et peu remplis. On ne les rencontre pas, elles semblent dans un monde que nul ne peut atteindre. Pas un regard, pas un sourire, la tête est souvent penchée et le regard ailleurs, presque vide...

     

    Les différences sociales sur Corfou sont très nettement marquées. Nous nous sommes souvent sentis mal à l'aise devant tant de mal-être des peuchères... , impuissants.

     

     

     

                         

    Et ce qui m'a mise en colère c'est lorsque les nantis nous parlaient de La France et des Gilets Jaunes... L'admiration était portée sur Macron et sa fermeté face au petit peuple casseur qui ne mérite rien d'autre que les foudres de la Police...

    Pour une Mistouline, il est très difficile de ne pas répondre à tant de mépris face à la douleur humaine... mais en écoutant, j'ai mieux compris le malaise qui règne sur cette île... Malaise plus palpable en basse saison, lorsque le tableau n'est pas surchargé d'une population extérieure, en mode Vacances J'oublie tout... Moi, je n'oublierai rien de Corfou et de ses tristes vérités.

    Je préfère un peuple qui se bat, hurle son mal-être, revendique, casse, c'est la preuve d'une bonne santé populaire ! Qu'un peuple cassé, brisé et résigné... déjà mort !?