Boudie que c'est dur de se lever alors que le soleil n'est pas encore levé ! Mais c'est le prix à payer si on veut voyager léger pour le porte-monnaie ! La valise est déjà au garde à vous depuis hier soir, les fringues du jour bien étalés sur la chaise et en dix minutes je suis déjà sur le trottoir ! Dur dur de prendre le chemin de cette gare routière qui m'a tant déplu y'a deux jours... Quand j'arrive sur la Plaza de las Armas et que je l'aperçois dans la nuit... elle est toujours aussi moche, tè ! 

 

Le seul avantage que je lui trouve ce matin, c'est qu'elle est à peine à dix minutes à pied de l'hôtel Zaïda et surtout, elle est le départ du bus qui va me conduire à l'aéroport. 4€ la course, c'est pas bien cher en comparaison des prix chez nous et c'est tant mieux car j'arrive à la fin de mon budget destiné à cette escapade. Le bus se trouve sous le troisième réverbère, on peut pas le louper, il est rouge et il est inscrit dessus "Aeropuerto" ! 

Trente minutes plus tard après avoir longé le Guadalquivir et s'être arrêté un moulon de fois prendre d'autres voyageurs... j'arrive enfin à l'aéroport après avoir été bien esquichée tout du long du chemin ! Si vous voulez voyager assis dans ce bus, prenez le à son point de départ, c'est à dire la Gare routière sinon c'est debout et comme des sardines en boite que vous ferez le trajet !

L'aéroport n'a qu'un seul terminal, on peut pas se manquer sur ce coup-là non plus. Il est assez grand mais pas franchement sympa à l'exception des oiseaux qui se sont installés à l'intérieur et qui nous jouent la sérénade que c'est trop agréable !

Comme j'ai déjà ma carte d'embarquement et que je voyage léger sans bagage en soute, je vous dis pas comme je m'installe rapidos devant mon petit déjeuner bien mérité au prix toujours très exagéré comme dans tous les aéroports de la planète ! Qué misère ! Mais bon, j'ai pas le choix, vous le savez, moi sans mon café et ce qui va avec... je fais rrrien que des bêtises ! Alors vaï ! J'ouvre le porte-monnaie en me ravalant ma boufallisse !

 

L'organisation Ryanair toujours au top, on est tous vite embarqués après un passage de la sécurité très rapide et c'est déjà le décollage... Pour ne pas payer de supplément, je ne choisis jamais mon siège mais j'ai toujours la chance d'avoir celui près du hublot... Je me régale à voir la géographie de notre belle planète. On traverse toute l'Espagne en diagonale, on passe au-dessus de plaines toutes parsemées d'oliviers, de montagnes encore enneigées et puis c'est la Grande Bleue, Marseille et ses calanques... 

 

 

Sans bagage à attendre, je file comme le vent vers la sortie, je prends même pas la navette, à pied c'est plus rapide et je retrouve Chouchou la Kangoo qui m'attend bien sagement... Sauf que je sais plus où que j'ai mis les clefs, le ticket pour sortir et que je me déballe toute la valise sur le parking ! C'est tout moi, ça ! Je perds rien du tout quand je suis en mode "nomade" et je perds tout quand la sédentarité me gagne ! 

Mais tout est bien qui finit bien, je retrouve toutes mes petites affaires et quand je mets le contact d'une Chouchou trop contente de me revoir, la Provence ensoleillée m'ouvre ses bras comme pour me souhaiter la Benvengudo. J'adore ces retours en voiture, seule, qui me permettent de me réaclimater tranquillou à la vie de tous les jours qui va reprendre son cours...

Joie de retrouver le Mistoulin, bazarette pour lui raconter moult détails sur ma petite escapade sans lui et vous savez quoi !? J'ai retrouvé mon jasmin totalement en fleurs et ça sent aussi bon dans ma cour que dans les jardins de l'Alhambra ! Elle est pas belle la vie !?

  

Merci à tous de m'avoir suivi !

La vidéo viendra bientôt ainsi que toutes les photos.

Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles escapades ici ou bien ailleurs !

 

Bien à vous, Mistouline

 

Nuit tranquille tout là-haut dans mon troisième étage sans dégun comme voisin, je suis toute pimpante en ouvrant les yeux, je saute encore plus vite que d'habitude dans mes pantaluches et m'en vais faire la queue devant le Real Alcazar.

 

 

Je ne suis malheureusement pas la seule à avoir pensé que venir tôt était préférable ! Il est 9h, ça ouvre à 9h30 et on est tous devant la porte à attendre qu'elle s'ouvre ! Au son des cloches qui sonnent la demie, on se fait tous le poussi-poussa à l'intérieur. Le système de sécurité façon aéroport passé, on sort tous le porte monnaie et nos 9€50 plus 5€ d'audio-guide pour moi. Pour ceux qui le souhaitent, dans la file de gauche, y'a toujours des guides officiels, dans toutes les langues et c'est 5€ aussi par personne. On les reconnait, ils attendent le client et ont tous une carte accrochée sur eux. Moi, la franche vérité, j'aime ma solitude, prendre mon temps pour écouter, puis prendre mon temps pour mes photos puis reprendre mon temps pour revenir là où que j'ai envie, bref ! Je voyage pas en solo pour rejoindre un groupe et en plus ces audio-guides sont très performants et très complets, c'est donc l'idéal pour moi et ce coup-ci, je ne fais pas l'impasse parce que l'ensemble est gigantesque et l'Histoire tout autant !

 

                                                 

On entre dans l'Alcazar ou palais fortifié en passant sous les arches de l'ancienne muraille des princes d'Al Andalus...

... puis on arrive sur une gigantesque cour où d'entrée, on comprend que ce lieu a été modifié un moulon de fois selon les propriétaires successifs ! Mais, j'en démords pas, je me préfère la porte centrale aux arabesques qui m'enchantent.

            

 

Juste le temps de faire le tour de cette cour que déjà la foule est là... ça sert à rrrrien du tout de venir tôt, pas moyen d'être tranquille. Finalement le système de l'Alhambra où on prend rendez-vous est beaucoup plus agréable pour le promeneur ! Ici, ça parle fort, les minots courent dans tous les sens, les papets mamets suivent leur guide en te poussant de droite et de gauche, les groupes scolaires te font une tête comme une coucourde ! Bref, je déteste ce genre de visites ! Mais, 'faut faire avec et j'essaye sans grand succès de faire l'itinéraire à l'envers, puis à l'endroit, puis re à l'envers, me pensant fuir la foule mais c'est même pas la peine d'essayer, ça déboule de partout, comme à Versailles, tè ! 

La visite commence par la partie la plus ancienne, celle des émirs qui avaient élu Séville capitale de leur nouveau pays, l'Al Andalus.  Pour moi, c'est la plus belle partie du palais. Elle est faite de coins et recoins, de passages secrets car on se trucidait pas mal à cette époque et qu'il fallait pouvoir prendre la poudre d'escampette fissa ! Beaucoup de bassins, de fontaines qui chantent, de reflets sur l'eau mais... on a bien du mal à s'imaginer les délices de ce temps car la foule gâche tous les plaisirs ! A croire que de tout le palais, c'est la partie musulmane qui plait le plus aux visiteurs parce que je peux vous dire qu'à côté et au-dessus, chez les Rois Espagnols, on se bouscule pas au portillon comme ici !

 

'Faut dire aussi que de l'autre côté... tout est bien sombre, bien triste, bien guindé, bien lourd, bref bien catholique inquisitoire, tè ! Des peintures de trucidés aux madames avec choucroutes sur la tête qui leur vont pas du tout... c'est pas franchement emballant, au fil des salles et du temps...  Le Charles Quint et son protocole ont terminé d'achever la beauté de ce qui a du être une merveille...

 

 

 

Du coup, je m'échappe dans l'entre deux, du côté de ces premiers rois Espagnols tombés amoureux comme moi de cette architecture si légère et de cet art de vivre si plaisant. Ce sont ces rois qui ont inventé le style Mujedar ou art hispano musulman de goût chrétien comme dit le monsieur dans l'audio-guide... Je réussis même à me trouver des petites cours bien isolées ou m'asseoir et me reposer de cette foule envahissante... en regardant les oiseaux venir s'abreuver aux fontaines...

                       

                              

 

J'ai pas besoin de vous le dire... vous l'avez compris... ce palais là, il est très beau, il est à voir... mais je ne classe pas le moment de sa visite parmi mes souvenirs inoubliables ! Par contre !!!! Je vous raconte pas les jardins !!!! Si !? Je vous raconte !? Si, si ! Muy bien ! 

Ils sont aussi grands que le palais, on s'y perd comme dans le palais mais à la différence que là... on peut rester seul sans rencontrer grand monde parce que les gens en voyages organisés n'ont pas le temps de faire tout le domaine ! Alors vous connaissez la Mistouline ! Elle s'est fait le pique-nique tout au fond de Los Jardines en se faisant la mouche au soleil ! Et en se fumant une petite cigarette, loin des caméras du site !

Surtout, si vous venez par ici, ne faites pas la même erreur que moi !!! J'ai acheté mon méchant sandwich ici ! Tout y est hors de prix ! 5€ une baguette minimoys et en plus j'avais oublié ma bouteille d'eau ! Qué misère d'avoir une mémoire de poisson rouge ! Je l'avais pourtant lu quelque part, qu'il fallait tout acheter à l'extérieur, tant à l'intérieur c'est l’arnaque assurée ! Mais bon, le sandwich je me le mange quand même en m'étouffant ma propre boufaillisse et en me régalant de toutes les beautés que ces jardins abritent !

       

Dans certaines allées, je me pisse de rire en me remémorant certaines scènes du film La folie des grandeurs... J'entends même parfois De Funès et Dona je sais plus quoi, se dire des mots doux aux travers des haies de buis... trop bon ! 

 

Et c'est un peintre qui m'a suggéré de terminer ma visite de l'Alcazar par les bains de Maria de Padilla ! Ne les manquez surtout pas ! Personne y va et il y fait si frais qu'on n'en bougerait plus !

 

Quand je ressors de l'Alcazar, avec des sentiments un peu mitigés sur le lieu, je me rends compte que j'y ai quand même passé six heures et je me demande bien combien j'y serais restée si j'avais été seule à visiter !

Zou ! C'est pas le tout mais il faut préparer le départ car toutes les bonnes choses ont une fin, pas vrai !? Et chez Ryanair c'est pas cher mais il faut confirmer son vol et imprimer ses billets. Heureusement dans le hall du Zaida hôtel, tout est prévu pour ! Petit tour sur leur ordinateur, deux trois clics, clac boom hue et voilà mon affaire sur papier. Y'a plus qu'à ramasser toutes mes petites choses, m'acheter quelques cigarettes à 4€ le paquet au petit tabac du coin, m'acheter quelques liquides pour la vaporette à moitié prix que chez nous, ramener un petit cadeau à mon Mistoulin de fils et me penser une dernière soirée à se casser le petit ventre à quelque part.

Je HAIS les retours même si cette fois-ci, je suis contente de retrouver mon minot qui m'attend impatiemment, juste histoire de lui faire un peu de la cuisine ! Non, je blague ! Enfin... juste un chouïa !

Mais il le sait et vous le savez, je dois être gitane quelque part... parce que je ne suis vraiment heureuse qu'en mode "nomade"... Mais bon... la sédentarisation... elle m'attend... bel et bien !

 

Mistouline

 

 

 

Zou ! Aujourd'hui, j'ai décidé que ça allait le faire ! Y'a pas de raison que tout d'un coup le temps se mette au mauvais et que TOUT tourne au vinaigre ! C'est toute bien reposée après une nuit de silence d'église que je me prends mon ascenseur sur le coup des 7h30 ! Et voui ! J'ai tellement bien dormi que quand j'ai mon compte, je tombe du lit aux premiers rayons du soleil ! Et puis quand on veut des photos sans trop de monde dessus... c'est de bon matin qu'il faut se lever !

Arrivée dehors... j'ai bien fait de mettre la laine ! Boudie que ça surprend ce frais de bon matin après avoir été habituée à des températures bien plus douces... Vaï, je vais pas encore me regretter Grenade, il faut que j'apprécie Séville et que j'arrête de me lamenter sur le temps qu'il fait ! Il ne pleut pas et c'est déjà ça ! Mais alors qu'est-ce-que c'est grisouille !!! La cathédrale et la Giralda me semblent bien tristounettes...

 

Contrairement à d'habitude, j'ai bien du mal à trouver une auberge qui me serve un petit déjeuner sucré ! Pas de panadéria dans le coin, 'faut que j'attende huit heures pour le café qui réveille ! Comme je suis tout à côté de la cathédrale, je cours m'y réchauffer et en profite pour la visiter, toute vide de monde, à l'exception du curé qui fait sa messe devant trois pelés un tondu... Aussi imposante que les autres cathédrales du coin, je dois être blasée du genre parce que seul le tombeau de Christophe Colomb qui s'en va pour son dernier voyage au long cours et la Macarena (vierge de Séville) m'émotionnent un peu... C'est peut-être aussi parce que j'ai pas encore eu mon café et que sans mon café... je peux pas démarrer !!!

 

Quand les cloches me sonnent les huit heures, je cours vers le troquet qui m'a promis mon liquide noir bien chaud ! Pas aimable du tout le gàri ! Je regrette encore mes petits serveurs de la place Trinidad de Grenade... 'Faut que j'arrête de regarder derrière moi sinon ça va me manger la journée !

En me réveillant tout doucement et en examinant le plan donné par l'office de tourisme juste derrière la cathédrale (Il est gratuit et bien plus solide que ceux qu'on vous donne dans les hôtels ! 'Faut pas hésiter à aller le chercher, il est bien plus complet !), je me dis qu'avec ce temps mi-figue mi-raisin, je vais remettre à demain la visite de l'Alcazar et de la Giralda... Je veux absolument du soleil franc pour mes photos et Madame Météo m'a dit hier soir que c'était pour demain ! Donc, je change mon fusil d'épaule, raye certaines choses car beaucoup trop chères pour ma bourse (les prix des musées sont ici bien plus élevés qu'à Malaga ou Grenade) et me dirige vers le quartier de Santa Cruz qu'on dit bien beau, tout à côté du palais. La vieille ville est mignonnette, de jolies petites maisons aux murs colorées, de sympathiques placettes toutes bien décorées mais... vous le croyez que j'ai froid !? Et ça, pour une Mistouline, le frisson qui tue, ça lui coupe tout ! Qué misère, que je me dis en m'asseyant sur un banc tout en priant Ganeshou qu'il me rende mon beau ciel bleu !

               

                            

Et sur ce coup-là, Ganeshou, il est trop brave ! A peine je me lève mon fessier tout fatigué-gelé de ce banc tout glacé que le soleil apparaît ravivant toutes les couleurs qui manquaient tant à mon moral  ! C'est le miracle du jour ! Et y'a pas à dire quand le soleil est là, tout va bon ! Les ailes aux pieds me reviennent et je cours un lapin devant tel ou tel détail qui dans l'obscurité de la grisouille m'avait échappés... Je m'enquille dans la Juderia toute orange sur le ciel bleu et je me régale à tourner et virer que j'en ai les pieds qui re-fument de plaisir !

Je me fais ainsi tout le tour des remparts du palais, m'imaginant les émirs du temps des Omeyyades et je m'espère même voir le nouveau roi Félipe, caché derrière une fenêtre puisque j'ai lu quelque part que le dernier étage était encore occupé par la famille royale. Mais non ! Pas de roi, seuls les oiseaux, les fleurs et le silence dans cette presque Kasbah occidentale des temps modernes...

                                  

 

Quand je retrouve la cathédrale et sa tour Giralda, je la trouve soudain bien plus belle que hier soir ou même ce matin ! Y'a pas à dire, le temps, il nous fait voir les choses de bien différentes façons !

Les calèches attendent le client comme à Marrakech et la Giralda ressemble étrangement à la Koutoubia ! 'Sont trop forts Los reyes Espanols ! Deux trois cloches et zou, d'un minaret ils te font un clocher ! Comme quoi la Religion... ça tient vraiment à peu de choses... à quelques cloches, tè !! En tous les cas, 'faut les remercier ces Rois parce qu'ils auraient pu, après la Reconquista, tout détruire et ne rien nous laisser de ces beautés musulmanes...

Je quitte à présent le quartier médiéval pour me rendre dans le quartier Renaissance et visiter La Casa de Pilatos, en référence à Ponce Pilate. La petite histoire nous dit que le propriétaire des lieux, après avoir fait un voyage à Jérusalem a voulu reproduire à Séville, la maison du Préfet de Judée. Je me languis de la voir tant je rêve d'un jour vadrouiller en Terre Sainte... Un jour peut-être si les Dieux le veulent !

L'extérieur ne paye pas de mine et ne fait pas du tout référence à Jérusalem mais dès le comptoir à pagare (8€), on n'a qu'une envie, visiter cette merveille !

                        

Et qué beauté ! Le seigneur des lieux dont j'ai oublié le nom avait tout compris de la beauté des palais arabes ! Il a ici reproduit toutes les félicités de leur mode de vie.

 

A priori, le Sieur avait les moyens ! Les rois Espagnols étaient beaucoup moins tolérants que les Princes de l'Andalus en ce qui concerne la religion. Tous ceux qui ne voulaient pas se convertir au Christianisme étaient délestés de tous leurs biens et trucidés en bon et due forme. Cette façon de faire, a bien arrangé notre Prince Chrétien qui devenu très riche s'est fait construire ce Palais qu'il a orné de toutes les antiquités qu'il a pu ramener de Rome, elle aussi sous dominance Espagnole avec ses papes ! 

C'est tellement beau, tellement raffiné, tellement riche que je reste plus de deux heures à déambuler de pièce en pièce, toutes plus belles les unes que les autres.

                

 

Et je vous parle même pas du jardin, que je m'y suis assise et que j'y aurais bien pris racine !

                

 

Comme il est déjà l'heure du midi et que le hamburger de hier soir... il m'a pas franchement emballé, je m'arrête dans une de ces échoppes à jambon ou jamon qu'il est trop bon et je commande le méga sandwich dans le bon pain d'ici que je m'embarque en direction du Guadalquivir, fleuve dont le nom me fait rêver depuis que je suis minote.

Je passe devant les arènes d'un autre monde pour une folle de la bouvine comme moi ! Je dis bonjour aux toreros qui paradent devant et je m'installe au bord de l'eau, au pied de la Torre del oro, en m'embarquant un verre de cette sangria qui pétille dans un petit bar qui trône sur la berge. Un pique-nique comme je les aime ! Me manque plus que les ailes et je m'envole au paradis, tè ! Il fait d'un coup au moins 30°C, je ne rougis plus mais bronze comme il se doit !

                           

Bien rassasiée, je suis prête à me longer la berge jusqu'à la fameuse Place d'Espagne que j'ai étudiée en histoire de l'art et que je vais enfin voir de mes propres yeux ! La distance est longue mais je suis certaine que la vue en arrivant du fleuve est la meilleure et je le regrette pas ! C'est la plus belle place que j'ai jamais vue de ma vie ! Elle n'a rien à voir avec toutes celles de Rome, c'est une exception au royaume des places...

 

Inscrite dans un arc de cercle, et sur deux étages, c'est une immense galerie où on se promène en admirant cette fontaine à la blanche écume qui donne une superbe légèreté à l'ensemble. Un canal fait le pendant à cette demi-lune où les gens batifolent dans des barques et passent sous des ponts comme des gondoliers. On y mange, on y boit, c'est aussi le rendez-vous des amoureux blottis dans les calèches qui s'y promènent... C'est vraiment un endroit magique où toute la Grande Histoire de l'Espagne est ici inscrite dans la pierre mais également sous forme de peintures en céramique, tableaux des différentes scènes de la Reconquête. Comment voulez-vous que les Espagnols ne soient pas un peuple fier !? Ils avaient tout perdu, ils ont tout repris, avec Christophe Colomb ils ont gagné le nouveau monde... Ce passé victorieux reste à jamais dans les gènes de ce peuple que je me régale à observer du haut de la dernière galerie en colonnes...

 

Mais après tous ces kilomètres à pied... je peux vous dire que la Mistouline elle rentre en tramway, à la estacion de San Sebastian ! 1€40 la course quel que soit le trajet !

Petite douche, petit repos bien mérité et quand une journée commence mal mais se termine bien, il faut l'apothéose pour bien la clôturer ! Ce soir, je me fais tapas de grand chef que j'ai repérés à deux pas de ma rue, au Pondo Restaurante !

Pour 8€, je me déguste du poulpe au miel suivi d'une croustade d'aubergine sur jambon d'ici encore au miel que je vous dis pas comme ça casse trop le petit ventre ! A'que la sangria qui pétille, ça me donne encore des ailes pour me faire Séville by night, qui pour le coup aujourd'hui... m'a fait sa Reine Espagnole ! 

                                     

 

Mistouline, Olé !

 

PS : Si vous voulez visiter la cathédrale aouf... allez-y vers 7h30 !!! Le curé fait sa messe et on y entre gratuitement ! Je ne le savais pas ! C'est quand je suis rentrée de ma journée que j'ai vu la queue pour la visiter ! Elle est normalement payante ! 

 

 

Bababaou ! Encore pas bien dormi... Je suis pourtant rentrée bien tard hier soir mais y'en a qui sont rentrés encore plus tard que moi ! ça n'a pas arrêté de parler, de claquer les portes, de se prendre des douches jusqu'à des trois heures du matin... Qué misère ces gens mal élevés qui ne pensent qu'à eux et pas à leurs voisins de palier !!!! Je les supporte pas ces cougnafiers ! Ils sont de partout et alors les Allemands et les Espagnols... 'faut dire la vérité, ils battent le record du monde de cette spécificité !!!  J'ai même pas la possibilité de faire la grasse matinée, non seulement ils se couchent tard mais ils se lèvent tôt ! A 8h, je suis déjà devant mon café, mon croissant et mon jus d'orange sur ma placette Trinidad. Mon bus n'est qu'à midi, je traîne à faire des portraits de Pincou et Zincou qui passent sur le trottoir. J'adore prendre le temps de regarder les gens, leur façon de marcher, de parler, de se comporter entre eux... ça en dit long sur une population...

Mais la valisette m'appelle... Je me suis un peu étalée pendant ces quatre jours, je mets plus de temps que d'habitude à boucler toutes mes petites affaires, peut-être parce que je n'ai pas l'envie de partir... Dans l'ascenseur, je me dis que je reviendrai avec le Mistoulin dans cette ville qui m'a totalement conquise...

Je fais mes adieux à tout le monde, des femmes de ménage au gérant... tous bien braves avec moi pendant ces quatre jours... Je vais pas verser ma larme mais presque ! Hôtel bien placé, propre, connexion internet excellente, chambre simple mais agréable, je recommande vraiment cet hôtel.

Et me voilà en train de faire le même chemin à l'envers vers la Estacion de autobus. De la Plaza Carmen au Camino de Ronda, je mets à peine 10 minutes à traîner ma valise sur des trottoirs de marbre. Même bus rouge qui remonte la rue, même prix et me voilà 15 minutes plus tard à mon point d'arrivée.

                                   

Dans le hall, on peut même acheter ses billets aux distributeurs mais la franche vérité, c'est bien plus simple de le faire par internet. On imprime ses billets qu'on montre au chauffeur, on est sûr d'avoir de la place et surtout on stresse pas. La course Grenade-Séville m'a coûté 29€ avec le petit sandwich compris dedans ! J'ai choisi ce moyen de transport parce que c'était bien moins cher que le train et aussi rapide sinon plus. Trois heures de route et arrivée prévue non loin de mon hôtel à Séville.

 

Petit pipi avant de partir, je croire des casiers bien pratiques que j'avais pas vus à mon arrivée et j'embarque dans mon maxi bus hyper confortable avec tellement de place pour les jambes que je peux me les allonger tout droit devant ! Avec la fatigue que je me tiens, je sens que je vais pas trop voir le paysage !!

             

 

Et, ça loupe pas ! Comme entre Malagà et Grenade... encore des champs d'oliviers et des champs d'oliviers et des champs d'oliviers... que bé.... je capote, pardine !

 

 

Quand j'ouvre les yeux après un sommeil du juste... le temps a viré au gris, on est dans les embouteillages et la franche vérité, l'entrée de Séville par l'autoroute en provenance de Grenade, c'est encore plus moche que quand on arrive à Marseille par la Valentine et qu'on arrive au tunnel du Prado ! Boudie, que c'est moche !!!!!  Mais où que je suis tombée !!??? Quel choc après les beautés de Malagà et Grenade ! Je m'imaginais pas du tout mon premier contact avec Séville de cette façon !

Et alors je vous raconte pas la Estacion de autobus, Plaza de las Armas ! Une misère ! Un trou ! Un truc tellement moche qu'on se demande si on s'est pas trompé d'arrêt !

                         

             

Je vous dis pas la tête de la Mistouline !!! Déconfite !!! En plus ça roule de rien du tout les roulettes ici, les trottoirs sont tout cabossés... comme en Asie, tè ! Mais où je suis tombée !? J'ai en plus bien du mal à m'orienter avec mon plan minimaliste, les gens pas sympas fuient à mes moindre "Por favor" et il fait un vent pas possible, le frisson qui tue n'est pas loin ! Boudie, mais dans quelle galère je me suis encore embarquée !?

Finalement après avoir retrouvé mon nord de mon sud, j'arrive enfin dans la rue de l'hôtel Zaida. Pas de surprise, belle entrée mauresque comme j'avais vu sur le net et ma promotion à 50% fonctionne comme pour l'hôtel de Grenade. Vive booking.com ! 

                     

Petite bafouille avec passeport et signature, je rappelle à mon gàri que j'ai bien spécifié une chambre tranquille... et le voilà qui me donne la chambre qui donne sur le hall d'entrée où je suis sûre que tout le monde va venir s'installer faire la discute toute la nuit et en plus, donnant sur la rue avec une vilaine fenêtre à barreaux qu'on se dirait en prison ! Ah mais Non ! Oh !? Tu m'as bien regardé !!!???? Pas question que je prenne cette chambre et si tu es complet, c'est pas mon problème !!! J'en ai marre que parce que je voyage seule, on me donne tous les cafucis de la terre que dégun il en veut ! C'est pas parce que je voyage seule que j'ai pas besoin de confort, de tranquillité et d'espace !!!! Moi, j'ai réservé y'a trois mois et y'a trois mois t'étais pas complet mon collègue ! Heureusement qu'en Anglais y'a pas de "tu" y'a pas de "vous" sinon le zouave i'comprendrait qu'il faut pas trop pousser mémé dans les orties après trois heures de bus et certaines déconvenues !!!! 

Mais en Anglais ou en Français, le gàri, soit disant complet, comprend qu'il faut pas trop venir me frotter et me tend les clefs d'une chambre au troisième étage en me disant que pour une nuit ça pourrait le faire ! Bé voyons ! Moi, demain, je me carapate aux aurores, viens donc de me changer de chambre, je serai loin !

C'est donc un chouïa énervée que je prends possession de mon petit chez moi ! Trois lits, j'ai l'embarras du choix !! Vue pas géniale mais j'ai l'impression que c'est très calme... On verra à l'usage !

        

Petite douche bien méritée, petit skype pour rassurer le Mistoulin sur sa mère en vadrouille... et zou maï ! Connexion internet pire qu'en Indo, vous le croyez ça !!!??? On est en Europe, société soit disant civilisée ! Mon fils je le vois en pixels gros comme des télévisions et alors le son, c'est même pas la peine, à l'écouter, on dirait qu'il est malade peuchère ! Zou ! C'est pas la peine d'insister, je prends le plan que m'a donné le gàri d'en bas et je file repérer un peu les distances entre l'hôtel et le centre historique... J'ai l'impression que je suis un peu loin...

Finalement au bout de 15 minutes de marche en me perdant un peu, j'arrive à la cathédrale. ça le fait et en plus je suis en plein sur la ligne de tramway qui traverse toute la ville... ça devrait le faire aussi ! Mais, j'ai pas le temps de sentir la ville que je trouve froide et trop grande...

... que la pluie commence à me tomber sur le teston, que j'ai oublié le parapluie dans la valise et que j'en ai marre de cette ville qui me fait sa vilaine !!!!

Je me retrouve à six heures du soir devant mon hôtel sous une pluie battante, trempée, j'ai la faim qui me prend et j'ai pas eu le temps de me trouver une bodégà à mon goût et à mes prix... du coup... bé, je me mange le hamburger à la Sévillane, froid, pas bon et à 4€95 quand même ! Beurk ! La franche vérité... j'étais mieux à Grenade ! Zou ! Ganeshou, je t'implore, je te prie, de me rendre mon beau soleil et mon ciel bleu !!! Tu serais bien brave !

 

 

Mistouline

 

Bababaou !! Réveil en fanfare ce matin ! J'ai pas mis le réveil hier soir, me pensant que mes voisins Espagnols me réveilleraient de leurs indélicatesses bruyantes, matinales et habituelles. Mais fait exprès ce matin, ils se sont abstenus... ou alors je suis seule dans le bâtiment ! Je saute dans les pantaluches, les yeux tout bordés d'anchois, la tête dans le guidon, il me faut le café sinon je suis pas prête de me réveiller ! Mémère commence à fatiguer ! A se coucher à pas d'heure comme les Espagnols et à se lever aux aurores comme je le fais, la corde commence à tirer...

Mais, contrairement à Malagà... je n'ai pas trouvé ici, le petit déjeuner à pas cher ! Il y a bien des offres pour 3€ mais ce sont des déjeuners espagnols avec café, jus d'orange et assiette salée ! Moi, le salé le matin... j'arrive pas ! Donc, en règle générale, je m'achète le croissant à la panaderia du coin à 0,50c et je commande le breakfast Espagnol laissant les tomates et les olives sur le bord de l'assiette. Mais ce matin, je sais pas si c'est à cause du samedi ou alors de la fête de Cruz de Mayo mais toutes les panaderias sont fermées ! Pas le choix, si je veux bien commencer la journée... j'opte pour le breakfast continental à 6€ ! C'est fort de café quand je pense que je mange midi et soir pour la moitié de ce prix là ! Mais bon... y'a des jours où ça le fait pas et 'faut faire avec ! En plus, le jus d'orange ici... c'est une merveille !!! Presque aussi bon que sur la place Jemaa El Fna de Marrakech...

 

Le soleil aujourd'hui tape plus fort que d'habitude... Je sens qu'on va passer la barre des 35°C sous un ciel blanquinasse que la peau va certainement bien chauffer ! Rassasiée, réveillée, je file vers la cathédrale, en passant par le souk artisanal, juste derrière la place Bib-Rambla. Même s'il n'est pas d'époque, il est fort sympathique et on y trouve de très beaux articles de cuir. J'adore cette odeur.

                           

Plus besoin de plan pour me repérer, je file comme l'éclair par les rues sinueuses que j'ai à présent dans la tête. La foule est plus nombreuse que d'habitude, tous les gens de Grenade sont dehors aujourd'hui. Au coeur du souk, je trouve une croix rouge qui n'était pas là hier. Je ne comprends pas bien les objets déposés au sol... c'est un bric à brac de choses et d'autres sans lien les unes avec les autres mais toujours bien mises en scène autour de la Croix ou Cruz de Mayo.

 

Je passe devant mon collègue El Toro qui tous les matins me suit du regard...

... et j'arrive enfin devant le Capilla Real (la chapelle royale), que je n'ai pas encore eu le temps de visiter. Il est normal que je vienne présenter mes respects à la Reine Isabelle et à son époux Ferdinand car c'est ici que reposent en paix, ces deux illustres personnages. Malheureusement pour vous, interdiction d'y prendre de photos !

On se demande bien pourquoi... peut-être à cause de la fameuse couronne d'argent d'Isabelle... parce que la franche vérité, y'a pas grand chose à voir, si ce n'est deux gisants, le premier celui du couple de la Reconquista, l'autre de celui du Rey Carlos et de son épouse dont je me souviens plus le nom. Les gisants sont monumentaux comme les églises ici et dans la crypte, on peut voir les quatre petits cercueils de cuir... Pas de quoi avoir de grandes émotions. Mes respects présentés, je file, vers mon arrêt de bus, juste à côté des tombeaux royaux derrière les grilles de la cathédrale car ce coup-ci, on ne m'y prendra plus, je ne grimpe plus dans cette ville qui ne fait que monter et descendre ! Na ! 

La ligne qui monte à l'Albacin et au Sacromonte est la ligne C2, bus rouge. On les trouve partout dans la ville, ils passent très fréquemment et voici les arrêts où on peut les prendre. 

 

Pour moi, pas de souci à avoir, je descends au terminus du Sacromonte, à l'Abbaye au bout de la route ! Je sais, je sais, je visite beaucoup d'églises et d'abbayes mais d'un autre côté on peut pas trop faire autrement, nous sommes en pays très Catholique ! Mais, je vais vous dire la vérité, je veux visiter celle-ci parce qu'elle a attiré ma curiosité, plus que les autres. On dit que sa porte est surmontée d'une Etoile de David... Un signe juif dans une abbaye, étrange, non !? Je n'ai pas trouvé d'explications sur le net, j'espère en trouver une là-haut ! 

                

Trente minutes de montée, façon slalom entre les voitures qui montent et qui descendent et je me retrouve toute seule à descendre au terminus ! Grand moment de solitude, car on est ici, au bout du monde, tout au bout de la Vallée du Duro ! La vue est magnifique et je me régale à revoir mes montagnes enneigées.

Mais je me suis régalée de trop ! Il est 13h10... et je viens de rater la visite de 13h et la prochaine n'est qu'à 16h ! Y'a des journées qui commencent mal et qui continuent sur leur lancée ! J'ai beau expliqué à la petite dame que c'est pas grave si j'ai raté dix minutes de visite... que je peux intégrer le groupe sans problème.. Elle veut rien savoir ! Pourquoi que je suis pas étonnée !!!??? Cette rigidité qu'ont les gens qui bossent dans les églises m'exaspère ! Ils sont tous faits du même moule ! 'Faudrait peut-être penser à le casser !!! Qué misère ! Et alors quand je lui demande le pourquoi d'un signe juif dans une abbaye, elle me fait celle qui comprend pas et me tend un livre touristique à 15€ ! Bé voyons ! Hasta luego, ma pas amica du tout !

C'est donc, sans aucune explication sur cette étoile que je fais le tour de cette abbaye qui me reçoit bien mal... Elle est bien belle, dans un style très spécial avec cette muraille presque berbère... J'aurais vraiment aimé la visiter... mais bon ! Comme dit mon collègue Ganeshou... "Quand ça coince, 'faut pas forcer !".

Mais la malchance me poursuit ! Pas de bus en vue et je peux les voir arriver puisque je suis au terminus, tout là-haut dans la montagne ! Je suis au milieu de nulle part, sous un cagnard pas possible, je suis certaine qu'il fait 40°C et j'ai pas d'eau ! Vu que la Madame en Haut a fermé les portes derrière moi, je peux même pas lui demander de remplir ma bouteille vide ! Et zou maï, ça continue !

Au bout de 15 minutes d'attente comme sœur Anne qui ne voit rien venir, je décide de faire la descente à pied ! 

Je peux vous dire que l'Alhambra, je la connais pas cœur ! Je l'ai eu devant les yeux pendant près d'une heure de descente ! Elle est magnifique mais sous le soleil qui cogne, on s'en passerait ! Je me fais quelques petites haltes en me cherchant l'ombre mais je peux vous dire qu'elle est rare !

Et quand j'arrive enfin au Sacromonte du bas, celui des gitans... je suis rouge écrevisse, premier coup de soleil de l'année ! Mais je suis trop contente, les grottes gitanes m'attendent !

J'entends déjà les guitares et ça chante tout là-haut, au musée de la Mujer Gitana prévu dans ma visite. Je vous dis pas comme à présent ça grimpe ! Moi qui voulais ne plus grimper, c'est râpé !

                     

Mais encore une fois... la chance n'est pas avec moi ! Ce coup-ci, à cause de la Cruz de Mayo, le musée est fermé ! Je suis accueillie par tout un moulon de femmes, certainement toutes les Mujeres du Musée de la femme gitane et comme j'ai l'air épuisée, elles me réconfortent d'une sangria et d'une assiette de paella. Je vous dis pas comme la sangria est forte ! Boudie ! Si j'arrive à encore marcher après cette boisson de folie... c'est que je suis forte !

Je passe une petite heure en leur compagnie, je comprends pas grand chose de ce qu'elles me racontent, mon espagnol est bien trop limité mais on passe un superbe moment illuminé de leur étonnement joyeux quand je leur dis connaître El Camaron qui trône encore au milieu de leur bric à brac en dessous de la croix rouge !

                          

 

                                

  

"Petite gitane, si tu m'aimais

Je t'achèterais la meilleure grotte de Grenade...

Les gitans sont des amours, 

ils cuisinent pour leurs gitanes

des pois chiche avec des choux..."

 

Je sais, je sais, les paroles des chansons gitanes sont pas toujours très recherchées mais en Espagnol ça le fait, je peux vous l'assurer ! Bien remise de ma montée, ces braves femmes me conseillent d'aller voir le Musée de Las Cuevas qui se trouve juste au-dessus de leur grotte à elles. Encore quelques marches, quelques longues montées et j'y suis. L'entrée coûte 5 euros, j'ai un peu l'impression que c'est l'attrape-couillons mais d'un autre côté, je me dis que toutes les grottes aujourd'hui sont habitées ou alors transformées en scènes de Flamenco show, donc si je veux voir à quoi ressemblait la vie ici, du temps où elles étaient occupées par les gitans de la Reine Isabelle, c'est ici que j'en aurais le plus l'occasion. 

Et je regrette pas l'affaire, parce que le Musée est très bien fait, on y apprend tout plein de choses et en particulier la légende des grottes...

 

Quand il a été certain pour les Princes Musulmans que l'Andalus allait tomber aux mains des Chrétiens, beaucoup d'entre eux ont pensé que cela ne serait que temporaire ! Ils ne pouvaient imaginer ne plus jamais revenir à Grenade, leur terre de paradis. Donc, certains de revenir, ils ont grimpé la montagne et enterrer leur fortune en or et argent dans la montagne du Sacromonte. Et ils laissèrent derrière eux beaucoup de leurs esclaves, en particulier, les eunuques noirs, certains de les récupérer eux-aussi, à leur prochain et rapide retour. Mais on sait tous que l'Histoire ne s'est pas déroulée comme ça. Les eunuques n'ont jamais vu le retour de leurs maîtres mais par contre, ils ont tenté pendant des années de trouver l'or et l'argent dans la montagne ! Ils creusèrent tant et tant la roche, qu'à la fin, ils s'installèrent à l'intérieur de leurs trous ! C'est ainsi que sont nées toutes ces belles "cuevas" du Sacromonte. Plus tard, d'autres peuchères s'y installèrent, Los Gitanos venus des Indes lointaines. Elle est pas belle mon histoire, dans la grande Histoire !? J'adore apprendre ce genre de trucs qui ne sert à rien mais qui fait rêver ! 

Las cuevas sont toutes petites, maximum, trois pièces mais c'est très joli et on s'y sent comme dans le ventre de sa mère. C'est réconfortant que c'est rrrien de le dire ! Et alors les peuchères, ils avaient une vue sur l'Alhambra, qu'aujourd'hui, elle vaut cher !

                                           

 

            

Après cette visite imprévue mais fort sympathique, je m'attarde un peu sous la tonnelle de la buvette, histoire d'hydrater un peu mémère parce qu'il fait vraiment soif aujourd'hui ! Puis j'attaque la descente vers l'Albacin ! Qué beauté ! Je conseille à tout le monde de le faire ! Prendre le bus pour la montée et se régaler des ruelles aux maisons blanches qui s'accrochent à la montagne, en descente. Ici, c'est un mélange de Grèce, de Maroc et d'Espagne ! Le royaume du bleu et du blanc ! Gare aux coups de soleil avec la réverbération !!!

 

                                          

 

                                               

Quand j'arrive enfin à l'Albacin, la musique change et le Flamenco fait place à la Sévillane. Presque toutes les femmes, de tous les âges, mêmes les minotes dans leur poussette sont vêtues de la robe à volants typique d'ici. Quant aux hommes, c'est pareil, tous plus beaux les uns que les autres dans des costumes de fête. La musique bat son plein sur toutes les places, dans toutes les bodégas, chacun a un verre à la main, ça bazarette ou ça mange depuis ce matin mais surtout, ça danse ! Qué beauté ! J'ai fait des kilomètres de film que je vous montrerai à mon retour ! Trop trop beau ! Ce peuple Andalou a une joie de vivre que ça fait trop du bien de passer un peu du temps à leur côté !

            

Il est déjà cinq heures, je me rends compte que j'ai rien mangé depuis ce matin mais j'ai beau cherché une place assise dans une bodéga, c'est impossible ! Tout Grenade est vraiment dans la rue aujourd'hui !

 

Alors je fais comme tout le monde, je prends mon assiette et je vais me la manger dehors, sur une placette, un peu à l'ombre et le spectacle peut commencer, tout là-haut au Mirador San Sébastian, là où que la vue sur l'Alhambra, est la plus belle !

 

C'est tranquillou que je descends jusqu'à la cathédrale, d'une place à l'autre, d'une sévillane à une autre jusqu'au bout de la nuit à la fraîcheur du soir... 

 

    

      

Olé y Viva l'Espana !

 

Mistouline