Ce matin, réveil difficile, surtout pour moi. J'ai eu froid pendant la nuit et j'ai donc mal dormi... Je commence à être enrhumée, la clim' c'est vraiment pas fait pour moi ! Il me faut 4 cafés avant de pouvoir émerger... forcément, les Australiens ne semblent apprécier que le Nescafé soluble... C'est bien connu, ça réveille de rien du tout ! 

Marc est en forme et court déjà comme un lapin sur la route qui nous mène au jardin botanique. Encore une fois, nous oublions le bus et prenons le temps de découvrir à pied cette drôle de ville à la campagne en bord de mer. Nous longeons un golf croisant toujours ces espèces de pintades noires qu'on trouve partout ici ainsi que des ibis qui semblent faire partie du paysage urbain.

Après 20 minutes de marche sous un ciel encore bleu pétant et une chaleur à 30°C comme j'aime, nous arrivons au Jardin botanique gratuit qui surplombe la mer. Devant le plan, nous sommes ravis de comprendre que nous allons y passer la matinée tant il est grand.

Tout est propre, nickel chrome, coupé, taillé, et pas un bruit ! On se croirait dans une église tenue par super Woman fée du logis ! 

Comme mon Homme est un fada des orchidées, nous nous rendons directement vers la serre qui les abrite mais malheureusement pour nous, elles ne sont pas toutes en fleurs.

Mais on se régale quand même d'elles et d'un tas de plantes que nous découvrons ou redécouvrons. Les jardins, c'est notre truc à nous. Marc les fleurs et les plantes, moi, les oiseaux et bestioles qui s'y cachent.

Si Marc se fait parfois piquer par des moustiques (moins qu'en Provence, il faut tout de même le souligner. A croire que les moustiques australiens n'aiment pas son sang), je me fais régulièrement mordre par des fourmis énormes. Elles grimpent dans les arbres et fabriquent des sortes de larges poches blanches à l'arrière de feuilles qui deviennent, je suppose, leurs fourmilières...

Heureusement, ça ne provoque aucune piqûre ni même démangeaison, tant mieux, j'ai pas vraiment envie de déjà sortir la trousse à pharmacie !

Une partie du parc simule une zone humide que nous découvrirons demain en nous rendant dans les marais de Kakadu. Des formes étranges nous font penser aux crocodiles qui infesteraient la région...

Marc n'a qu'une idée en tête depuis qu'on a quitté la France, rencontrer le Croco ! L'an dernier, il m'avait fait le coup de la vague (Voir Indonésie 2018 - Java), j'espère que cette année, il va pas me faire Crocodile Dundee de La Ciotat ! 

Moi, j'aimerais ne les rencontrer, les crocos, que derrière une grille ou une barrière ! J'ai déjà assez peur avec l'humour Australien qui dépose un peu partout des statues de bestioles qu'on croirait plus vraies que nature !

L'heure du midi est déjà passée depuis longtemps quand nous sortons du jardin. Ni moi ni Marc n'avons faim... mais soif, très soif. Nos cigarettes électroniques doivent y être pour quelque chose... Il est prévu que nous passions l'après-midi à la fraîche dans le grand musée de Darwin mais au lieu de prendre la route, nous décidons de passer par le bord de mer. Peut-être y trouverons nous une guinguette où s'hydrater un peu car comme deux idiots, nous n'avons pas emporté d'eau avec nous...

Mais c'est peine perdue ! Ici, pour boire ou manger, il faut se trouver en centre-ville ! Les plages sont désertes et comme il n'y a personne... pas de guinguette à l'horizon.

J'ai beau expliqué à Marc qu'il n'y a pas de baigneurs ici, à cause des crocodiles qui parfois sortent en mer emportés par le courant des fleuves qui s'y jettent... il ne me croit pas ! Selon lui, s'il y a des oiseaux, c'est qu'il n'y a pas de crocos... 'Va falloir encore que je bataille pour qu'il s'éloigne des points d'eau... A croire qu'il veut me faire peur, de longue ! Qué misère !

Heureusement, le Musée devant lequel nous arrivons s'ouvre devant une immense terrasse où l'on peut enfin se désaltérer et il y a du Wifi gratuit ! Il y a beaucoup d'endroits comme ça dans la ville, pas besoin de code pour l'obtenir, on se branche directement sur le nom du site et Hop, Internet est en libre service jusqu'au prochain point de Wifi gratuit. Le problème ici n'est pas le Wifi mais le manque de réseau... J'ai bien peur que dans les parcs, il me soit difficile de communiquer avec vous !

Mais il nous tarde de découvrir ce Musée. Marc pour les crocos et moi, pour la culture Aborigène. Espérons que nous soyons tous deux satisfaits.

La première partie du musée concerne l'histoire géographique de l'Australie puis on découvre le nombre impressionnant d'animaux mortels sur terre comme en mer dans ce pays ! Des grenouilles empoisonnées, des méduses qui tuent en quelques secondes, des serpents minuscules au plus gigantesques, je vous en passe et des meilleures sans oublier les crocos démesurés du Northern Territory, région où nous sommes.

C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Sweet Heart, le croco le plus gros jamais vu dans le coin ! La franche vérité, je veux pas en voir pour de vrai !

Si Marc est aux anges, je le suis beaucoup moins. Toute la partie concernant les Aborigènes est minuscule... Quelques tableaux, quelques vieilles photos de la colonisation... c'est vraiment peu pour une région dont le tourisme s'appuie sur les crocos et ce peuple ancestral...

On termine par la partie sous-marine qui nous enchante tous les deux puisqu'il est prévu que Marc plonge sur la barrière de corail et que je l'accompagne en snorkeling. Un poisson en particulier me fait mourir de rire. On dirait une rascasse de chez nous et elle me fait penser à l'air grognon que peut avoir Marc lorsqu'il est contrarié ou qu'il rumine quelque chose ! C'est tout à fait son portrait ! Si, si ! 

Ravis de cette belle journée, nous rentrons à l'hôtel afin de ranger toutes nos petites affaires. Nous partons demain prendre possession de notre Van et avec lui va commencer notre grande aventure Australienne.

Comme nous ne nous sommes finalement pas trop étalés dans cette grande chambre impersonnelle, je file à la réception essayer de publier un article sur le site mais encore une fois, rien à faire ! La connexion de l'hôtel est abominable et le réseau saturé... Quand je remonte à la chambre en expliquant le pourquoi du comment de ma déception, j'ai droit à quelques phrases cinglantes de la part de mon homme. Je sens que le manque de nicotine commence à le titiller gravement. Il n'a pas fumé depuis 48 heures et m'affirme qu'il n'est pas en manque. La discussion tourne à la mauvaise bouillabaisse et je quitte l'hôtel en claquant la porte. 'Faut pas trop pousser Mémé dans les orties surtout que pour moi aussi c'est dur mais que je prends sur moi. Cinq semaines dans ces conditions, très peu pour moi ! 

Et me voilà, furieuse, contrariée et déprimée à errer dans les rues désertes de Darwin ! Moi, pour me calmer, 'faut que je marche et que je marche longtemps. La nuit est tombée depuis une heure, les rues sont pleines de caddies poussés ou abandonnés par des Aborigènes drogués ou ivres... 

Là, je me rends compte que je déconne à plein tube ! Je suis dans un pays que je ne connais pas, dans un quartier que je ne reconnais pas, 'faut vite que je m'oriente et que je retourne à l'hôtel. Devant, un espèce de troquet, un Australien m'invite à boire un verre, je suis assoiffée mais ne m'arrête pas. 'Faut que je rentre et vite. Heureusement, la cathédrale m'indique par où revenir sur mes pas et quand j'arrive enfin à l'hôtel, pas plus calmée qu'à mon départ, je trouve porte close ! Mon homme n'est plus dans la chambre et bien entendu, je n'ai pas de clé... La soirée va se terminer en queue de boudin que je me dis, toujours aussi furieuse ! Et quand je le vois arriver 20 minutes plus tard en compagnie d'une jolie minette de 25 ans, souriant, affable et pas du tout inquiet de mon sort, la bombe explose ! Si les Australiens n'ont jamais entendu de Marseillaise en colère prête à mordre, je pense qu'à présent ils connaissent le phénomène !

La bombe bien explosée sur une longue discussion au sommet, pendules à l'heure, je laisse Marc sur mes paroles et m'en retourne essayer de travailler. Et là, vue l'heure tardive, le réseau me laisse travailler et travailler à ma guise. Vers 22h, j'entends un drôle de bruit dans la salle de resto où je me suis réfugiée. Mais je suis tellement absorbée par le tri de mes photos que je n'y prête pas cas. Quand vers 23h, je plie bagage et que je pousse la porte de sortie, elle est fermée à clé ! Le drôle de bruit entendu était la fermeture automatique de toutes les portes du restaurant... La soirée va vraiment se terminer en queue de boudin que je me dis en téléphonant à Marc via Messenger. Une fois, deux fois, trois fois... il ne répond pas et pour cause, il doit dormir !

Dans ces moments là, je fais preuve d'une force que je ne me connais pas. D'un coup d'épaule, je sors une des portes de son rail de fermeture mais ce n'est pas suffisant pour l'ouvrir... Je fais alors le tour de l'arrière du restaurant et me retrouve dans une espèce de cour fermée par un grand portail. La fermeture au sol est heureusement manuelle et je peux enfin sortir de ma prison obscure ! 

Après avoir fait le tour de l'hôtel, je retrouve la porte de la réception mais il n'y a plus personne, je ne peux même pas signaler que le portail du restaurant... est ouvert... mais ce n'est plus mon problème ! Où qu'on a vu qu'on ferme des lieux publics s'en vérifier qu'il n'y a plus personne à l'intérieur !? En Australie !

Remontée à la chambre, je me blottis contre mon homme encore toute tremblante de la peur qui me monte à présent. Forcément, je le réveille un peu alors j'en profite pour lui raconter mes mésaventures... Le rire, c'est bien connu, efface toutes les embrouilles surtout quand on s'aime ! 

Zou ! Demain est un autre jour, la page est tournée et le livre ne fait que commencer...