Zou ! Aujourd'hui, nous rendons Chouchou van. C'est le grand déballage, remballage. A deux ça va plus vite mais nous sommes l'un comme l'autre des adeptes du "Je rends ce qu'on m'a prêté plus propre que ce qu'on me l'a donné" ! Donc, ça astique dedans et ça astique dehors.

 

Nous avions opté pour vider les valises et garder un lit permanent, on s'est bien étalé... c'est le moins qu'on puisse dire.

 

Mais sous un beau ciel bleu au milieu des oiseaux qui chantent... ce n'est pas une partie de déplaisir !

Comme nous avons prix l'engin vide de tout, nous avons du acheter l'essentiel pour la cuisine, c'est à dire de l'huile, du vinaigre, du sel, du poivre... et bien entendu les choses courantes comme les pâtes, le riz, etc... Le frigo et les placards vidés, on décide de tout donner à nos sympathiques voisins, des Australiens retraités voyageurs au long cours, fadas du Tour de France.

Quand la Madame voit tout ce que nous leur laissons, elle court à sa caravane et en revient avec un espèce d'essuie-mains australiens en cadeau pour notre générosité. Elle nous avoue que la nourriture est chère même pour des Australiens... et puis elle nous raconte sa vie... 

Un papa Italien, prisonnier pendant la seconde guerre mondiale, envoyé en Australie pour travailler dans une ferme. Puis, la fin de la guerre, le patron Australien qui fait venir toute la petite famille des Pouilles, le papa qui achète une ferme quelques années plus tard et voilà de nouveaux Australiens... J'adore écouter les histoires de famille... Et puis elle nous parle de l'Europe qu'ils ont visitée, de la France, de son vin, de ses fromages, de son tour de France... Des gilets jaunes et de notre immigration... On est scotché de les voir aussi bien connaître notre actualité... Et puis, elle enclenche sur leur propre immigration, c'est une vraie bazarette Italienne ! Il semblerait que l'Australie par des accords politiques accueille depuis quelques années énormément d'Iraniens et de Soudanais. Ils sont concentrés à Sydney et Brisbanne et veulent imposer cet Islam radical et sectaire que nous vomissons tous. Selon ce couple, ils sont la source de nouvelles violences jamais observées jusqu'alors dans ces deux grandes villes. Là, nous sommes scotchés ! Nous pensions que l'Australie avait une immigration choisie... Et quand elle nous parle des extrêmes qui monteraient ici aussi, nous ne pouvons que penser, que les mêmes causes produisent les mêmes effets... Qué misère... On se quitte en se souhaitant une Europe et une Australie plus paisibles et plus sereines entre peuples et religions...  Cette conversation nous laisse, perplexes...

Avant de quitter le camping nous nous arrêtons dire au revoir à nos collègues les crocodiles. Nous revenons à Darwin dans 15 jours mais nous n'en verrons certainement plus.

Gros pépère est sur la berge mais ne daigne pas nous faire ses adieux. Il se carapate aussi sec dans son marais nous lançant un regard pas content du tout...

 

Et puis nous entamons nos derniers petits kilomètres en ligne droite jusqu'à l'entrée de Darwin croisant ou doublant ces toujours gigantesques camions à plusieurs remorques.

 

 

Aux portes de Darwin, nous découvrons un immense champs que nous n'avons pas vu à l'aller tant nous étions concentrés sur la conduite à gauche et la signalétique un peu différente ici. Nous comprenons enfin pourquoi les maisons dans cette région sont si impersonnelles, si peu élégantes et donnent toujours l'impression d'être, comme qui dirait... en partance, pas fixes, pas sédentaires...

Ce sont des maisons toutes faites, comme des Algécos mobiles que l'on achète, que l'on emporte et que l'on pose sur un terrain !

Il y en a des centaines exposées à la vente...

Comme nous devons être à l'aéroport demain matin à 10h, nous avons choisi de dormir non loin du loueur APOLLO chez qui nous devons rendre Chouchou et non loin de notre avion. J'ai une belle réduction sur un motel en bord de route parce que je suis une fidèle adepte de Booking.com, et nous voilà déjà arrivés, à la recherche du HIWAY INN MOTEL... Nous le trouvons facilement, il est vraiment à 5 minutes à pieds de l'agence de location.

 

L'accueil est très impersonnel, la chambre sans fenêtre est froide comme de la pierre mais nous sommes proches de tout ce qui nous est essentiel, il y a une piscine pour Marc, du réseau pour moi et en plus, il y a un petit resto ! Que demander de plus !?

 

Les valises débarquées, on va déposer Chouchou chez son propriétaire.

 

Là, nous sommes reçus aussi expéditivement qu'à l'aller. On a beau expliqué que nous avons du acheter des tas de choses manquantes comme l'adaptateur du tuyau, le bac à glaçons et que nous n'avons pas eu de musique à cause d'une antenne cassée et d'un bluetooth HS, la nana n'en a rien à secouer ! Tout comme elle s'en bat les flancs de savoir qu'on a payé deux fois la même assurance.

On baisse les bras, Marc s'occupera de tout ça de France, c'est pas la peine de perdre notre temps ici. Adieu mon Chouchou, tu vas nous manquer !

Nous rentrons à pied à notre Motel sans prétention. Marc me concocte une installation géniale pour que je puisse travailler dehors car ici encore, pas de prises extérieures, des fenêtres qui ne s'ouvrent pas quand il y en a et surtout impossible de travailler dans le hall car tout ferme (portes automatiques) à partir de 21h ! Décidément, ici, c'est encore plus tôt qu'ailleurs !

Nous terminons ainsi notre périple dans le territoire du Nord. Marc au soleil, moi, à l'ombre... et nous dînons tout seuls dans une immense salle de restaurant...

Nous ne devons pas être nombreux dans cet hôtel où règne un silence pour les morts... J'espère que demain, la Côte Est, sera plus... vivante ! 

 

 

Nuit très courte pour moi dans ce camping un peu vieillot mais tellement charmant ! Nous sommes dans un bourg plutôt qu'une ville et allez comprendre pourquoi, ici, non seulement on a du réseau mais en plus la 4G fonctionne vitesse grand V. C'est incompréhensible ! Alors j'en ai profité hier soir jusqu'à pas d'heure afin de rattraper mon retard sur mes bafouilles. Même pas peur d'aller aux toilettes sans la frontale tant la pleine lune éclaire ici comme en plein jour. Mais quand on fait sa belle sous la lune jusqu'à 1h du matin, le réveil est forcément beaucoup plus difficile que celui de Monsieur qui s'est couché à 21h, comme tous les soirs... 

Mais Marc est un amour, il me laisse toujours tout le temps qu'il me faut pour émerger de ma torpeur... Petit déjeuner qui s'éternise sous les arbres tropicaux entourée de perroquets verts en quête de miettes... un pur bonheur ! 

 

 

On fait nos adieux au Batchelor Holiday Park et on repart avec Chouchou Van sur nos routes rectilignes et monotones. On appréhende de retrouver nos amis les Wallabies écrasés sur les routes...

 

Mais il n'en est rien cette fois-ci, la nuit n'a pas du être trop passante... Comme nous rendons Chouchou après demain, tout en roulant, je commence à ranger un peu ce véhicule dans lequel on s'est beaucoup éparpillé... On retrouve une multitude de tickets qui nous autorisent à boire de l'alcool ! Oui, à chaque fois qu'on rentre dans un camping, on nous distribue sous différentes formes, ces petits bouts de papier... qui nous autorisent à boire de l'alcool dans l'enceinte de ces lieux publics. Si nous n'en avons pas et qu'on nous surprend à en boire, c'est la grosse amende !

En fait, on ne peut boire de l'alcool que dans le cadre du domaine privé, partout ailleurs c'est interdit... On ne peut boire sur les plages, on ne peut boire dans les parcs, la bière étant elle-aussi considérée comme de l'alcool... Vous me connaissez... moi, les Interdits, je supporte pas ! Toutes ces restrictions m'agacent. Elles infantilisent l'adulte... Et ce qui est encore plus paradoxal ici, c'est que d'un côté, on vous laisse libre de risquer votre vie dans une baignade à risques de crocodiles ou de requins ou bien encore dans une randonnée infestée de serpents le plus souvent mortels... Mais, vis à vis de l'alcool et de la cigarette, là, on responsabilise de rien du tout ! Ces incohérences sont difficiles à accepter quand on vit la liberté de faire comme le bien le plus précieux. Et puis, je les connais les Australiens. Je les pratique en Asie. Dès qu'ils sortent de leurs interdits, sur Bali ou en Thaïlande, ils ne savent plus gérer la Liberté. On les retrouve alors couchés par terre dans les rues, imbibés d'alcool et d'autres substances vociférant et vomissant... Alors à quoi ça sert tout ça !? Pour moi, c'est du grand n'importe quoi et c'est avec plaisir que je jette tous ces tickets.

Plus on remonte vers Darwin, plus les températures remontent vite. Je quitte enfin le pull, il est 11h quand nous arrivons à Berry Springs. Ici, aussi, c'est un petit village qui s'est développé sur un bord de route. Nous nous installons au Tumbling Waters Holiday Park juste pour une nuit, afin de visiter cet après-midi, LE parc à ne surtout pas rater si on est dans le coin. Comme nous n'avons toujours pas vu de koalas alors que nous avons traversé d'immenses forêts d'eucalyptus, on se dit que peut-être dans un parc, nous aurons la chance d'en observer de près... du moins, on l'espère !

Ce nouveau camping n'a pas le charme de celui d'hier... On ne peut pas gagner à tous les coups ! Par contre, comme il est installé autour d'un petit marais, trois crocodiles y vivent. Ne vous inquiétez pas, tout le marais est clôturé !  Alors on s'installe vite fait et on part découvrir ces trois pépères. Le plus vieux est énorme et on a du mal à le débusquer sur des passerelles qui traversent ce petit étang. Les deux autres prennent le soleil de presque midi et semblent imperturbables.

Ce sont des animaux fascinants... On resterait des heures à les regarder mais il nous faut nous presser car le parc ferme à 17 h ! Ici, dès que le soleil commence à s'enfoncer vers l'horizon, la vie s'arrête progressivement avec lui... Les journées sont donc très courtes... On installe nos chaises et nos tables, on profite des derniers plaisirs d'un léger repas avec ce Van qui nous a procuré tant de joies et puis on file au Territory Wildlife Park.

 

L'entrée est magnifique, bordée d'arbres tropicaux qui mènent à un parking immense mais presque vide... Si c'est LE parc à visiter dans le coin, il ne l'est pas beaucoup qu'on se dit de façon dubitative...

Et quand on voit le prix de l'entrée, on se dit qu'il a intérêt à être THE park because sinon, ça fait très cher ! En plus Marc n'a pratiquement jamais de réduction "Sénior" dans ce pays ! Si on est retraité mais pas Australien, ici, on paye plein pot ! 

La dîme payée, on a l'impression d'entrer dans un parc pour enfants. Des jeux, des animations, de la musique... Mais où sont donc les animaux !?

Devant le plan, on découvre que le parc est immense et qu'il est préférable de s'y déplacer en petit train...

C'est pas trop notre truc de se faire balader alors on prend nos jambes et on attaque les six petits kilomètres de circuit à travers une forêt sèche sur un chemin balisé.

On arrive ainsi à la première petite gare. Là, se trouve un petit hall où on peut observer la faune dans son habitat naturel... Ce premier concerne les animaux nocturnes... Et effectivement, il fait si noir à l'intérieur qu'on n'y voit nibe de nibe ! On a bien du mal à voir une petite souris et un gros serpent... Le reste est resté très nocturne !

 

Autant vous dire qu'on est très déçu... Je sais pas pourquoi, peut-être parce qu'on est dans un grand pays continent comme l'Australie mais on s'imagine leurs parcs bien plus beaux que les nôtres. Encore une fois, la franche vérité, le vivarium de La Barben est bien plus intéressant à découvrir ! Les Australiens ont vraiment l'art et la manière de vous vendre certains points touristiques, on s'en rend de plus en plus compte au fil des kilomètres... Leur Marketing est au point, c'est moi qui vous le dis !

Un peu dépités, on prend la direction des Wallabies. On en a vu beaucoup en liberté et dès l'enclos passé, on sait qu'on va être encore déçu... 

 

L'enclos est immense mais ils sont tous regroupés autour de mangeoires et abreuvoirs... Certains sont amorphes, d'autres hagards... Avoir un si grand parc et enfermer ces bêtes dans de si petits enclos... c'est vraiment incompréhensible...

Alors quand ils viennent se frotter à nous, on ne peut s'empêcher de les caresser... ce ne sont plus des bêtes sauvages même si elles ne sont pas apprivoisées...

 

Leur fourrure est très douce et on ne se lasserait pas de les chouchouter... mais ils font trop peine à voir et nous quittons les lieux. On reprend notre marche en solitaire, tous les gens ici prennent le petit train et on arrive à un enclos plus sympathique, celui des oiseaux et des étangs...

 

Mais, quand on a fait autant de randonnées que nous, dans des endroits déserts et sauvages où la faune était libre d'aller et venir à sa convenance... cet endroit nous semble bien banal et bien triste... En plus, nous ne voyons aucun koalas et pour cause il n'y en a pas ! Je vous passe l'enclos aux buffles, vide...  Le Billabong totalement sec où un kangourou, notre premier, certainement libre celui-là, cherche à se désaltérer... et prend la fuite, il a raison, à notre vue...

 

 

Je vous passe aussi l'aquarium, montré grandiose sur le web, ridiculement petit dans la réalité... où nous désespérons de voir d'énormes crocodiles dans de minuscules bassins...

Et je vous passe pas le final ! Il est trop kitch ! Un enclos à vieilles voitures qui est là, pour expliquer la chasse et la tuerie des buffles sauvages dans les années 1970 ! Les Australiens, si défenseurs de l'espèce animale me font bien rigoler ! 

 

 

Alors plutôt que de pleurer on en rit, on s'amuse sur ces engins d'un autre monde, comme des minots que nous ne sommes plus...

 

Que vous dire de plus sur ce parc !? Pas grand chose sinon de l'éviter si vous le pouvez...

 

Rentrés au camping, on se savoure nos derniers instants en pleine nature au côté de Chouchou Van que nous rendons demain... C'est fou comme on s'habitue à trimbaler son petit chez soi avec soi...

Zou ! Je file décharger mes photos... et vous écrire ma petite bafouille du soir...

Bonsoir !

 

 

Il a encore fait très froid cette nuit mais ces températures ont le mérite de nous faire très bien dormir. Du coup, ce matin, nous pétons le feu tous les deux ! Nous remontons aujourd'hui vers le Nord, vers Darwin avec une petite étape dans le Litchfield National Park. Nous avons de longues heures de route mais nous sommes très contents de quitter cet endroit qui ne nous a pas trop emballé.

Nous faisons nos adieux à maman Wallaby et son petit et nous rejoignons Katherine pour un petit arrêt carburant et surtout trouver un endroit où redonner un aspect correct à notre Chouchou Van qui respire toujours la poussière rouge des pistes !

 

Nous retrouvons les rues toujours aussi rectilignes de Kathrine city et trouvons très vite une station de lavage et de carburant. Ici, le litre est à moins d'un euro ! ça fait rêver, non !?

Pendant que Marc passe un coup de jet sur Chouchou, je m'installe sur le lit et tant que je capte encore un peu en 4G, je vous envoie une bafouille. Comme on ne sait jamais à l'avance si nous allons avoir du réseau ou pas dans les coins où on va, il faut en profiter tant qu'il est là ! C'est un vraiment un casse internet par ici...

 

Et puis nous retrouvons la High way et ces interminables kilomètres... souvent macabres... Nous passons devant 4 buffles et plusieurs wallabies écrasés...

 

Les charognards s'en donnent à cœur joie, il faut bien que tout le monde puisse se nourrir... On croise de nombreuses voitures accidentées. Il est dangereux de conduire la nuit ici. Les bêtes sortent du bush et quand elles percutent les véhicules, c'est assez violent. 

 

Quant on pense que nos deux téléphones n'ont plus aucun réseau, qu'on ne peut passer aucun appel d'urgence, on croise les doigts de ne jamais percuter quoi que ce soit ici !

 

On retrouve aussi les feux... Ils ne nous ont pas manqués ! C'est un toujours un spectacle de désolation et ça prend à la gorge. Le ciel devient blanc de fumée et rend l'ambiance pas très gaie... même inquiétante surtout que le vent est toujours aussi présent aujourd'hui.

 

Quand on arrive à Adélaïde River, on sait que nous ne sommes plus très loin de notre destination. On a décidé de s'installer dans une ville ou bien un bourg, on ne sait pas trop... qui s'appelle Batchelor.

 

Mais de ville... nous n'en trouvons pas ! La route, une station service, un petit store et quelques campings. Pour nous, c'est l'essentiel. Une vieille dame nous conseille de nous rendre au Batchelor Holiday Park, alors on s'exécute car on en a un peu marre des kilomètres sans fin.

L'accueil est le plus sympathique qu'on est jamais eu depuis notre arrivée ! Un vieux Monsieur, fada des oiseaux, nous installe dans son meilleur emplacement. On est sous des arbres tropicaux, la pelouse est verte et rasée de près, les sanitaires sont un peu désuets mais très propres, charmants et surtout l'eau est bouillante !

On s'installe et on déjeune dans ce petit paradis où les serpents n'ont pas l'air d'avoir élu domicile, plus aucune pancarte sur les toilettes ! ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas mais c'est moins inquiétant à vivre ! Surtout quand on est sur le trône ! D'ailleurs, je vous dis pas comme je m'y installe longuement ! 

 

Après un bon petit repas, on retourne à nos cartes. Ici, il y a du réseau, de la 4G, je vais pouvoir travailler ce soir sans problème ! Dans un cadre pareil, mon nouveau bureau va être du tonnerre de Dieu !

 

Comme nous ne sommes pas très loin de très belles cascades, on décide de partir pour l'après-midi et de remonter doucement sur Darwin demain matin.

Zou ! Direction Wangi Falls.

 

En chemin, on trouve de nouvelles superbes termitières. Elles sont beaucoup plus grandes que celles vues à Kakadu. Ce sont des termitières magnétiques qu'ils appellent ici, des termitières cathédrales. Elles visent le ciel car les inondations sont ici très importantes. 

 

Elles sont toutes orientées Nord-Sud pour que toujours une face soit au soleil. Les termites, en saison des pluies, remontent toutes leurs réserves au sommet de leur édifice, le conservant ainsi au sec.

Plus grandes que nous, elles sont vraiment impressionnantes. 

 

Mais le soleil cogne très fort aujourd'hui. Après le froid de ce matin, c'est encore le choc thermique pour moi ! Il nous tarde d'arriver et de plonger dans les eaux fraîches de Wangi. On s'est renseigné, pas de crocos par là-bas ! 

 

La route grimpe sur un immense plateau. Après Wangi, on sait que la route s'arrête et se transforme en longue piste jusqu'à Darwin. On est toujours surpris de voir qu'une route puisse ainsi s'arrêter... Seuls les 4X4 peuvent l'emprunter et ce n'est pas notre cas, il nous faudra faire demi-tour pour atteindre Berry Springs, notre prochaine étape.

Sur le parking, déjà beaucoup de voitures et de Vans... ça va pas être galette de se baigner ! 'Faut dire qu'ici, les endroits où s'est possible sont tellement rares que c'est un peu normal d'y rencontrer la foule... On gare Chouchou près d'un mini-van qui a beaucoup d'humour, on enfile les maillots et entre dans une sorte de parc aménagé avec une petite guinguette où prendre un verre. ça aussi, c'est très rare par ici ! Pendant les 200 kilomètres entre Katherine et Batchelor, nous n'avons vu aucune buvette, aucun restaurant, aucun troquet... Rien, Nada, Nothing ! C'est fou quand même, non !? Heureusement qu'on a le frigo, les bouteilles d'eau avec nous, sinon, on meurt de faim et de soif sur ces longues routes...

 

Il y a effectivement beaucoup de monde lorsqu'on arrive à la vasque mais le cadre est sublime ! Des passerelles au-dessus des marais permettent de l'observer sous tous les angles. Elle n'est pas beaucoup en eau mais c'est quand même très beau.

 

On retrouve le sourire et les bonnes ondes ! 

 

Pendant que Marc plonge tête la première dans l'eau même pas froide, je continue la balade sur les passerelles. Je cours après des oiseaux verts magnifiques qui nichent dans les arbres. Ils ne restent jamais très longtemps sur une branche... et c'est pas galette de les prendre en photos...

 

Et puis c'est mon tour de goûter à cette eau délicieuse. C'est incroyable comme l'eau est douce et si peu froide... c'est déconcertant mais tellement agréable pour la frileuse que je suis. Un ou deux rangers sont présents autour de la vasque. Ils semblent surveiller... des crocos peut-être mais on en doute fortement !

 

 

Il est tard quand on sort de l'eau mais nous avons tout de même bien l'intention de faire une dernière rando autour de Tolmer Fall.

 

Quand nous arrivons sur les lieux, il n'y a déjà presque plus personne. C'est tout ce qu'on aime ! Zou ! c'est parti, on enfile les baskets et on part à la rencontre de cette encore merveille naturelle.

Tout commence par un superbe lookout ou point de vue, tout au-dessus de la cascade. Elle n'est pas accessible à la baignade mais mon Homme est persuadé qu'on peut le faire ! Je sens venir les difficultés !

 

La lumière du jour qui va bientôt se coucher est merveilleuse. Je ne peux malheureusement pas vous envoyer des photos autres que celles de mon téléphone ! Ici, le débit internet est tellement lent même en 4G que j'ai fini par abandonner... Mes photos ne sont donc pas de très bonnes qualités mais je vous les montrerai dès mon retour en France.

 Marc qui repère les lieux de son oeil de lynx est décidé à trouver l'accès aux bassins qu'on aperçoit de loin.

Et, à force de marcher et de contourner et d'explorer, nous arrivons effectivement au-dessus de la cascade. Mais Marc veut aller encore plus loin. Les panneaux indiquant les crocos ne lui font pas peur, ni même les serpents qui peuvent venir s'abreuver à cette eau si claire... Quand il est parti, personne ne peut l'arrêter !

Alors je n'insiste plus et je suis ! Mais quel bonheur lorsqu'on arrive au point de déversement de la chute ! Trop beau ! J'avoue que mon Homme me fait souvent peur... mais j'adore avoir peur !  

 

Content de son exploit, mon lapin de Garenne reprend le droit chemin de randonnée. Nous ne croisons personne, l'accès est très facile, nous mangeons les petits kilomètres avec facilité.

 

Je reste quand même aux aguets... moi, ce sont les serpents qui me font le plus peur dans ce pays... Quand je les vois en photos, ils me glacent le sang... Pourvu que jamais je n'en croise pour de vrai !

 

Et encore une fois, mon Ganeshou d'Amour que je prie toutes les secondes sur ces chemins secs et arides a pourvu à ne jamais me faire croiser l'un de ces rampants !

Quand nous retrouvons Chouchou et la route qui mène à notre joli camping, nous sommes heureux comme un Roi et une Reine aux pays des Wallabies.

 

Nuit terrible dans ce camping que j'ai décidé d’appeler le camping des "Pythons Olive !"

 

J'ai pas eu besoin de me lever la nuit pour aller faire pipi, la rando d'hier m'a bien assommé mais le mal au dos, le mal aux pieds, le mal de tout m'a fait tourner virer toutes les trente minutes sur ce lit toujours aussi dur. Réveil donc difficile pour moi mais comme dit Marc, depuis qu'on est parti, je suis de longue, fatiguée...

Aujourd'hui le vent souffle à nouveau et on déjeune sous les arbres avec un petit 18°C qui finit totalement de me réveiller. Notre excursion dans les gorges démarre à 9h, il est certain que nous ne partirons pas en tee-shirt cette fois-ci.

 

Arrivés devant l'embarcadère, tout le monde s'aligne en file indienne devant le panneau de son excursion... On rigole tous les deux parce qu'on sait que nous allons participer à ce qu'on appelle par chez nous, une expédition "Promène couillons" ! On se moque souvent des touristes qui se rendent dans nos calanques, groupir dans des bateaux bondés... On est tous le touriste de quelqu'un, pas vrai !? Et bien c'est notre tour.

 

On embarque sur une espèce de péniche à fond plat et on se colle l'un à l'autre parce que Marc a froid ! C'est rare de lui mais quand ça lui arrive, c'est pas pour de rire ! Il n'a pas voulu prendre de pull et pour une fois, dans mon pull, mon tee-shirt à manches longues et ma doudoune, je suis comme un coq en pâte ! Je crains dégun !

 

Chaque péniche est conduite par un ranger et le notre commence à nous raconter l'histoire des Gorges avec un accent à tomber dans la rivière et un débit bien plus grand que celle-ci ! Bababaou, 'faut s'accrocher pour comprendre quelque chose surtout que l'Anglais Australien est comme un mélange d'Anglais Britannique et d'Anglais Américain. Je découvre tous les jours de nouveaux mots qui sont parfois déconcertants ! 

Néanmoins, j'arrive à comprendre que ces Gorges, constituées de 13 canyons déchiquetés sur une longueur de 30 kilomètres, ont été occupées depuis la nuit des temps par une tribu aborigène, les Jawoyin. D'ailleurs le nom de Nit miluk viendrait de Nit Nit, notre "tcheu tcheu" provençal que font les cigales quand elles chantent au soleil. Pour l'instant, il fait vraiment trop froid pour qu'elles poussent la ritournelle ! 

Le bateau n'est absolument pas plein lorsque nous commençons notre navigation sur la Katherine river. Le bateau pour les trois gorges n'est également pas complètement plein ! ça nous fait râler parce qu'on aurait pu embarquer dans cette excursion là... Y'a rien à faire ! Marc a beau s'extasier devant cette région, je n'en démords pas, leur façon de gérer le Tourisme, n'est pas au point. Du moins dans cette partie de l'Australie ! J'ai bien conscience que l'Australie est aussi grande que l'Europe. 

La rivière au départ est large et ses berges parsemées de sable. Mon Homme a beau scruter ses moindres recoins, pas l'ombre d'un croco malgré tous les panneaux les signalant.

 

Et puis nous entrons dans le vif du sujet. Les berges se resserrent et nous apercevons le premier point de vue sur lequel nous étions perchés hier.

 

Marc est de plus en plus gelé, 'faut dire que nous naviguons à l'ombre et qu'avec ce vent, la balade n'est pas une partie de plaisir... Je ne sais pas si c'est parce que nous n'avons pas chaud, parce que nous sommes fatigués mais cette excursion nous semble bien chère pour ce que c'est... 

Notre capitaine ranger guide, nous explique que nous allons passer dans la deuxième gorge... Déjà !? Et que pour ce faire, nous devons descendre du bateau, traverser une partie rocheuse jusqu'à une nouvelle embarcation qui nous attend de l'autre côté. De nombreuses peintures sur les falaises sont à observer, il nous précise de prendre tout notre temps pour admirer ces œuvres. Zou ! C'est parti pour de la marche ! Cette fois-ci, j'ai prévu le coup, j'ai les baskets aux pieds, de toutes les manières je n'aurais pas pu enfiler mes sandalettes, mes pieds sont encore en sang et très meurtris...

Marc part en éclaireur, à un rythme encore de lapin de Garenne mais cette fois-ci, c'est parce qu'il est vraiment gelé...

Je le laisse rejoindre les parties au soleil et je m'aventure un peu sur les roches plates. C'est vraiment très beau avec tout plein de jeux de miroir mais... je me rends compte que tous les passagers de notre bateau sont déjà loin devant, presque au second embarcadère ! Je croyais qu'on avait tout notre temps !!!??? J'aime pas tous ces trucs organisés... ça me prend le chou, je suis toujours à la traîne pour mes photos et j'emmerde tout le monde... D'un autre côté, on a payé comme tout un chacun et je suis pas venue jusqu'ici pour faire une visite express !

 

Alors que tous les gens ont déjà embarqué et nous attendent, nous partons voir ces fameuses peintures... mais après avoir visité Ubir et Nourlangie, ces peuchères de figures délavées... nous semblent bien banales...

Nous n'avons pas encore fait la deuxième gorge que déjà nous savons que cette visite à Nitmiluk n'était pas à intégrer dans notre itinéraire. Les Gorges sont belles mais la franche vérité, nos Gorges de l'Ardèche ou du Verdon, sont bien plus impressionnantes et dans celles-ci au moins on peut naviguer en canoë sans avoir peur de se faire croquer par un croco ! 

Mais quand on voyage pour la première fois dans un si grand pays, on peut faire des erreurs de parcours ! Je conseillerais donc à de futurs voyageurs, de ne pas descendre sur Katherine dans le seul but de voir ces gorges. C'est un long chemin pour une excursion chère, un camping pas top et cher aussi, sans oublié les pythons qui seraient chez eux dans le coin plus que les humains... Et si malgré tout, les voyageurs de mes lecteurs tenaient tout de même à descendre ces gorges, je conseillerais de ne surtout pas prendre les balades du matin, elles sont beaucoup trop à l'ombre.  Quant aux randonnées, ont les a bien étudiées ce matin... Elles sont longues pour quelques points de vue superbes mais rares sur les gorges. Si on veut vraiment tous les faire, il y a 50 kilomètres de marche dans la brousse, sous la cagne et sur des sentiers aux difficultés non précisées... A bon entendeur !

Comme on s'en doutait, nous sommes les derniers à embarquer, le ranger n'est pas très content ! D'un autre côté, personne n'est allé voir les peintures, alors à quoi bon les spécifier et nous dire de prendre notre temps s'il est à la pièce !

 

La deuxième gorge est plus étroite mais plus courte car on aperçoit un nouveau point de débarquement qui permet d'accéder à un troisième bateau et à la troisième gorge... 

Au niveau de la faune... c'est d'un ennui mortel ! Pas un oiseau ne vient nicher sur les falaises ou se poser sur les berges, quant aux crocos... c'est soit une légende soit ils sont bons sous-marins !

Un petit tour et puis s'en vont, la balade est déjà terminée... deux petites heures... pour finalement pas grand chose... On commence à réfléchir à une solution de replis... Il n'est pas question de rester deux nuits de plus ici... On décide de partir demain. Marc va faire bronzette autour de la piscine et moi, je vais rattraper mon retard sur le site et sur mes photos...

Nous débarquons et passons au Visitor center où il est dit dans le Lonely Planet qu'il y a de belles expositions sur la région, sa faune et sa flore... Pour l'instant, nous, on n'a pas vu grand chose !

Là encore, les Australiens ont une drôle de conception des expositions... En fait, sur le bureau des rangers, on trouve un genre de porte-documents que l'on feuillette librement et où on peut voir différentes photos de la région en saison des pluies et bien entendu tout plein de crocos qui doivent être partis en vacances en cette saison sèche.

Marc commence à comprendre mes réticences à imaginer vivre dans cette région ! Les pieds dans l'eau avec les crocos et les pythons sous la mousson. Je le répète... ce n'est pas fait pour moi, pour lui, pour nous !

Rentrés à notre emplacement, nous sommes cernés par les caravanes... ce camping est vraiment très petit et mal foutu... Marc part à la piscine gelée... et moi, je m'installe sous les arbres en essayant d'oublier les jeux de ballons des enfants australiens très mal élevés comme partout sur la planète, il faut croire !

Mais, que ce soit avec le téléphone de Marc et son réseau Octpus ou sur mon téléphone avec le réseau Telstar... je n'obtiens qu'une connexion à deux de tension où il me faut 20 minutes pour poster une photo ! Mais comment font les pays asiatiques pour couvrir toutes leurs îles alors que l'Australie est incapable de couvrir ses lieux touristiques et mêmes ses villes comme Katherine ou Darwin ! Je passe mon après-midi au milieu des oiseaux que nous n'avons pas vus ce matin... et je profite des derniers rayons du soleil en préparant notre itinéraire de demain à l'aide de cartes papiers, toujours très utiles quand on n'a pas d'Internet !

Toujours assez fatigués de nos péripéties d'hier, nous nous couchons comme les Australiens, à l'heure des poules, sous une lune pleine et sublime...

Demain, direction Litchfield National Park... pour de nouvelles aventures !

 

 

Réveil glacial ce matin... Le vent s'est levé et souffle sur Katherine. Même Marc déjeune avec sa polaire ! Moi, j'en suis déjà au pull et à la doudoune sur le dos... J'ai du mal avec mon thermostat HS à réguler avec ces températures qui font le yo-yo. 18°C après les 32° d'hier... c'est trop difficile pour mon organisme qui n'est fait que pour une chaleur constante. Je sais, je sais, je suis frileuse mais là, il y a de quoi !

Mes deux puis trois cafés avalés, histoire de me réveiller, je vais dire adieu à mes jolies chouettes à bec de crapaud car Marc est déjà en train de programmer Madame GPS pour notre prochaine destination. Il pète le feu et moi, je commence à me sentir fatiguée... J'ai une barre en-dessous de la poitrine côté droit qui commence à bravement mal me chatouiller. Je dis rien mais c'est parfois très douloureux.

 

A la sortie du camping, c'est Marc qui fait ses adieux à nos copines les chèvres rencontrées hier soir en rentrant de nos eaux thermales à 30°C... Mon Dieu que j'aimerais toujours rester à cette température... Quand je vois Marc déjà en T-shirt, je me dis que je suis une calamité ambulante... Si, si ! Je me parle souvent et pas toujours en bien ! 

 

Nous quittons cette drôle de ville sans grands regrets... Ces rues quadrillées, ces commerces qui ferment à l'heure des poules, ces maisons sur pilotis qui n'ont aucun charme... ne nous laisseront pas un souvenir inoubliable.

 

A peine quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons le Far West. Des ranches, des élevages de chevaux et de buffles, de grandes entrées sur de grandes propriétés.

 

Marc qui a regardé un peu les prix des domaines ici, se verrait bien en train de jouer les cow-boys sur une immense plaine qui lui appartiendrait... Il se voit pilotant un petit hélicoptère ou un petit avion, bricoler, planter des arbres fruitiers. Et voilà mon Crocodile Dundee qui se transforme en Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie !!!! Bababaou ! Vivement qu'on passe sur la Côte Est ! J'ai pas du tout envie de finir ma vie au milieu des crocos, des serpents, les pieds dans l'eau pendant la longue période de la mousson !

Quand on arrive au Nitmiluk National Park qui est à peine à 26km de Katherine, il est encore très tôt. Comme à Coinda, la route s'arrête sur notre futur camping et sur les fameuses gorges que nous sommes venus admirer. Mais, mis à part le camping et les abords de la rivière, tout est vraiment très très sec... On a réservé trois nuits ici afin de randonner au-dessus de ce grand canyon mais on doute déjà d'y rester aussi longtemps...

Les rangers du parc ne nous font aucun problème sur notre arrivée matinale et nous laisse nous installer à l'endroit de notre choix mais force est de constater que c'est le camping le moins agréable que nous ayons eu jusqu'à présent... Les emplacements sont petits et même s'il n'y a que nous pour l'instant, on a peur de se retrouver les uns sur les autres ce soir...

 

Après un petit café, Marc qui pète le feu au contraire de moi qui n'arrive toujours pas à me réveiller, nous décidons de passer au Visitor Center afin de réserver notre excursion de demain dans les gorges, seul moyen de les visiter pour cause de présence de crocodiles. Puis, on attaquera une petite rando de 4km afin de se mettre un peu en jambe et on profitera un peu de la piscine. Très bon programme pour un 14 Juillet ! 

Alors que nous sortons du véhicule, nous avons l'agréable surprise de tomber sur une maman Wallaby qui doit avoir l'habitude des campeurs car elle n'est nullement effrayée.

 

On reste longtemps à admirer notre première maman et son petit. Ni l'un ni l'autre ne nous craignent, c'est trop mignon de voir le bébé sortir et rentrer dans cette poche très extensible !

Ils ont l'habitude des lieux et se baladent entre campeurs et piscine, chapardant par ci par là des pelures de fruits ou de légumes que nous laissons tous traîner dans des sacs non fermés avant de les mener aux poubelles. 

En traversant la piscine nous constatons que celle-ci aussi est bâchée... elle va encore être gelée, c'est plus que certain vu les températures de la nuit ! On ne comprend pas pourquoi ils optent pour ce système... A quoi sert d'avoir une piscine si on ne peut s'y baigner !? Ils mettent peut-être peu de produits dedans pour l'entretenir claire et font des économies mais le client paye pour une piscine dont il ne peut profiter ! Il n'y a d'ailleurs jamais personne que les enfants pour y rester... Encore une fois, je pense que seul Marc profitera des lieux !

Comme les sanitaires sont sur notre chemin, on repère où sont les machines à laver car le départ pour la Côte Est approche et on voudrait bien refaire nos valises avec du linge propre et repassé. 

4$ la machine sans la poudre, c'est le même prix dans tous les campings. On décide de faire notre grande lessive en revenant de notre mini-rando.

 

Tout se présente à peu près bien, notre programme de la journée est fait et un petit pipi s'impose avant de partir ! Mais je peux vous dire que le pipi est vite expédié ! C'est la première fois qu'on nous annonce qu'il n'est pas rare de voir des pythons olives enroulés autour des cuvettes de WC par ici ! Consigne est donnée de ne pas les perturber ! Bababaou ! 'Risque pas que j'aille les perturber ! Par contre, je suis déjà perturbée moi-même rien qu'à l'idée d'en voir surgir un de dessous la porte ou directement de la cuvette ! Marc est prévenu, le pipi du soir se fera dans le Van !  

 

En 10 minutes nous sommes déjà au visitor center. C'est un grand bâtiment moderne qui donne sur la rivière en contre-bas. C'est très beau. C'est aussi la cantine du camping pour ceux qui ne se font pas à manger. Les prix sont assez chers mais tout ici est cher !

Quand vient notre tour pour réserver notre excursion de demain, nous nous retrouvons comme à Coinda, le bec dans l'eau ! La balade des trois gorges que nous voulons faire est complète sur plusieurs jours... Mais pourquoi n'acceptent-ils pas qu'on réserve par téléphone !? C'est un truc qui me dépasse ! Entre leur Internet qui fonctionne un coup sur deux et leur organisation d'excursions à la one again, on se demande si on est vraiment dans un pays civilisé ! C'est là que l'Asie me manque ! C'est vrai que c'est moins clean, c'est vrai que c'est plus bordélique, c'est vrai que c'est moins sécurisé mais en Asie, il n'y a jamais de problèmes, toujours des solutions ! 

 

Ici, ça leur fait ni chaud ni froid qu'on vienne de loin pour voir leurs Gorges et qu'on se retrouve, dos au mur, dans l'incapacité de les faire ! Heureusement, il reste encore de la place pour la navigation sur deux gorges alors on s'inscrit vite et surtout on paye ! Je vous dis pas le prix de la balade ! 171$ pour deux ! Quand je pense qu'on se plaint souvent du prix du bateau pour les îles de Frioul... ici, alors que le carburant est parfois à moins d'un euro le litre, ils nous font payer des sommes vraiment indécentes... C'est écœurant ! Zou ! 'Faut rester zen, sinon je vais me faire une embouligue !

L'inscription faite, on se dirige vers la carte des randonnées à faire dans le coin. J'avais notée une petitoune de 4km, histoire de prendre connaissance des lieux. C'est la Baruwei Loop Walk.

 

Marc est en super forme et regarde la crête avec bonheur. Quand je pense que j'ai toutes les peines du monde à le faire marcher en Provence, ici, il cavale comme un lapin !

 

Dès les premières marches qui montent au-dessus de la rivière, je sais que je vais peiner. Cette barre qui me prend comme un coup de poignard parfois en-dessous de la poitrine me coupe le souffle et surtout les jambes... Ce coup-ci, je préviens mon homme... Je ne suis pas très en forme...

 

Mais tranquillou tranquillette, la montée se passe et en me focalisant sur l'effort j'arrive à oublier ma gène douloureuse surtout que la vue est superbe !

 

Encore une fois, on a du mal à imaginer la plaine devant nous, totalement submergée en saison des pluies... La Nature est extraordinaire...

 

Et puis nous attaquons la montée sur le plateau et quittons le début des Gorges. Marc en tête et moi à l'arrière comme d'habitude sauf que là, je vais vraiment à la lenteur d'un escargot !

 

Les randonnées sont en Australie balisées par de petites flèches. Elles sont parfois au sol mais souvent en l'air, accrochées aux arbres. Les couleurs ne sont pas comme chez nous associées à des difficultés ou facilités. Si le lieu présente plusieurs randonnées, chacune aura sa propre couleur.

 

 

Arrivés sur le plateau, nous découvrons notre camping comme vu du ciel et l'unique route qui mène au site des Gorges.

 

Nos 4 kilomètres de petites rando sont terminées et Marc s'interroge sur une deuxième un peu plus longue qui nous permettrait d'avoir un second point de vue sur les Gorges... Il est persuadé, en étudiant la carte, que nous allons rester sur le plateau et qu'il n'y aura aucune difficulté à poursuivre. Comme je gère mon mal au côté et qu'il est encore trop tôt pour rentrer, j'accepte de jouer les prolongations.

 

Et nous voilà partis dans un paysage qui devient très beau au milieu de rochers rongés par l'eau et le vent. D'ailleurs ce dernier souffle toujours autant mais avec la température qui vient de soudainement grimper, on s'en régale !

 

Mais au bout d'une heure de marche, la douleur se fait plus pressente, j'ai le souffle court... Je m'arrête souvent sur ce chemin qui n'est plus du tout le même que pour notre première rando. On marche dans des endroits escarpés, nous sommes encore seuls au monde au milieu de nulle part et aucun de nos deux téléphones, avec leurs histoires de réseaux partagés, ne nous permet d'appels d'urgence ! C'est quand même un drôle de pays !

 

Et en plus, ça grimpe ! Je commence à bravement souffrir au milieu de tous ces cailloux sous un soleil devenu de plomb. Mais en bon petit soldat, j'avance à mon rythme. Qui va piano, va sano... c'est bien connu ! Manquerait plus que je me foule la cheville par dessus le marché !

 

A force de me répéter que cette balade n'est rien comparée à celle du volcan Ijen (voir L'enfer d'Ijen 2018, ici) l'an dernier, j'arrive à rejoindre Marc qui est déjà en admiration devant le second point de vue sur la rivière.

 

Et c'est vrai que c'est beau ! On reste sur ce balcon de pierre un long moment, on boit beaucoup et on constate que nous n'avons pas pris assez d'eau... Décidément, entre nos chaussures qui ne sont plus du tout adaptées pour un sentier rocheux et notre ridicule petite bouteille d'eau, nous faisons vraiment figure d'inconscients ! 

Comme cette petite halte a fait disparaître mon mal au coté, on décide de rallonger un peu notre deuxième rando par un petit 800 mètres supplémentaire qui devrait nous mener à un troisième superbe point de vue. Zou ! C'est reparti et c'est encore de la grimpette. Marc prend son rythme, je garde le mien.

 

Ce troisième point de vue est encore plus superbe et il nous tarde demain pour être en bas de ce canyon et admirer ces belles falaises.

 

On aperçoit des canoës tout en bas mais on ne voit pas vraiment l’intérêt d'en louer... il est interdit de se poser sur les berges pour cause de possibles crocodiles...

Quand on quitte les lieux, nous n'avons plus beaucoup d'eau et en plus elle est très chaude... Mes lèvres commencent à gercer que c'est rien de le dire à force de me passer la langue dessus. La balade se poursuit entre montées et descentes, toujours plus difficiles...

 

Et puis, nous empruntons carrément le cours d'un ruisseau à sec ! Les Australiens ne se foulent pas dans l'aménagement de leurs itinéraires. La solution de facilité est ici bien évidente... mais pas évidente pour les pieds ! C'est un enfer et on marche de plus en plus lentement alors que le soleil d'hiver commence à décliner...

 

Au bout d'une heure, je n'ai pas honte de le dire, je n'en peux plus. Marc loin devant, je m'accorde des poses de plus en plus longues afin de pouvoir continuer. J'ai les pieds meurtris, tout n'est que douleur.

 

Quand Marc m'annonce que nous avons encore 8 km à faire et qu'il faut accélérer le rythme car nous avons oublié nos frontales dans le van, je sais que ça va être très très dur.

Avec ce nouveau rythme plus soutenu, mes coups de poignard dans le côté recommencent... Entre ça et les pieds mon enfer commence. Alors dans ces cas-là, 'faut que je râle ! Et je peux vous dire que je râle fort ! Je râle après ces Australiens qui ne sont pas foutus d'indiquer la difficulté des randonnées qu'ils balisent ! Si on avait su que cette piste était rouge, on ne l'aurait pas prise à 3 heures de l'après-midi ! Je râle après moi qui aurait du prendre mes baskets ! Je râle après les caillasses qui viennent se glisser sous mes talons ! 

 

Marc a l'habitude, il me laisse râler tout mon saoul, continuant à me donner la cadence de plus en plus soutenue, surtout que Madame la Lune vient de poindre sa jolie frimousse.

 

Les derniers kilomètres se font dans un silence macabre... surtout qu'on vient d'apercevoir dans le sable des traces d'ondulations très reconnaissables... 'Manquerait plus qu'on tombe sur un de ces fameux pythons olive... Beurk ! 

Je vous dis pas comme ça vous transcende ce genre de frisson qui vous parcourt l'échine et toute la colonne vertébrale... Alors, comme d'habitude dans ce genre de situation, j'enclenche le monde automatique... Je sais pas comment je fais mais c'est un truc inconscient. Je me détache de mon corps, mon cerveau envoi des ordres à mes jambes qui avancent toutes seules. Un pas après l'autre, un pas après l'autre, ne surtout pas s'arrêter, ne surtout pas interrompre cette monotonie cadencée, ne surtout pas penser, oublier la douleur, les douleurs, faire abstraction de soi...

Quand on arrive enfin devant Chouchou van, Marc est soulagé, la nuit peut enfin tomber sur nous, cela n'a plus aucune importance... et elle nous tombe brutalement dessus. Nous venons de faire 12 kilomètres et nous n'avons qu'une hâte, prendre une bonne douche réparatrice... 

Sous l'eau bouillante, les pythons peuvent venir, je les attends de pieds meurtris mais fermes ! Aucun rampant ne viendra me lever ce plaisir d'une douche bien chaude et j'y reste longtemps !

Mon homme a beau me fanfaronner qu'il n'est pas fatigué, nous mangeons vite fait une salade et tombons dans les bras de Morphée quasiment en simultané tous les deux. C'est le 14 Juillet... nous n'irons pas ce soir danser au Balletti !